
Alors que Qousseir, fief des rebelles dans le centre de la Syrie, est sur le point de tomber aux mains de l'armée, le chef de l'opposition syrienne George Sabra a appelé mercredi tous les insurgés à prêter main forte aux combattants de la ville.
"Accourez, bataillons de la révolution et de l'Armée syrienne libre pour sauver Qousseir et Homs", s'est exclamé dans un communiqué George Sabra, le chef de l'opposition syrienne. Après plus d'un an de résistance aux assauts de l’armée régulière, la ville de Qousseir, bastion des rebelles dans le centre de la Syrie, est sur le point de tomber aux mains des troupes régulières, qui ont mené dimanche 19 mai un assaut d'envergure avec l'appui du puissant mouvement chiite libanais Hezbollah. Cette ville est vitale pour les rebelles, car elle se trouve sur le principal point de passage pour les combattants et les armes en provenance et en direction du Liban, et stratégique pour le régime car elle est située sur la route reliant Damas au littoral, sa base arrière.
George Sabra a également appelé la communauté internationale à "ouvrir un corridor humanitaire pour sauver les blessés et fournir des médicaments et une assistance aux habitants qui sont assiégés".
Il a également exigé la tenue d'"une réunion en urgence" du Conseil de sécurité de l'ONU. "Nos frontières, la souveraineté de notre pays et la vie de nos citoyens sont violés. Nous appelons le Conseil de sécurité à prendre une position adéquate avec la gravité de la situation", a-t-il dit, en faisant allusion à la présence du Hezbollah libanais dans la bataille.
"Stopper le flux de combattants du Hezbollah"
George Sabra a également appelé la Ligue arabe et le Liban à stopper le flux de combattants du Hezbollah vers la Syrie, affirmant que leur présence pouvait déclencher une guerre confessionnelle. "L'arsenal du Hezbollah est devenu celui d'une milice et ses armes sont devenus celles de mercenaires à caractère confessionnel qui tuent les femmes, les enfants et les vieillards", a assuré l'opposant. "Nous appelons l'État libanais et ses institutions politiques, de sécurité et de défense à respecter la souveraineté de l'État syrien", a-t-il ajouté. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les combats depuis dimanche 19 mai ont fait au moins 100 morts, en majorité des rebelles et des combattants du Hezbollah.
Le quotidien syrien "al-Watan", proche du régime, a affirmé mercredi 22 mai que "l'armée poursuit ses opérations à Qousseir, et fait échouer des tentatives d'infiltration du Liban et de Jordanie". "L'armée a continué ses opérations contre les repaires des hommes armés à Qousseir, où elle a tué et blessé nombre d'entre eux et a détruit de nombreux tunnels utilisés pour se déplacer et entreposer les armes et les munitions", affirme le journal.
Selon l'OSDH, les violences mardi 21 mai à travers la Syrie ont causé la mort de 136 personnes - 72 rebelles, 24 civils et 40 soldats. Parmi les rebelles, 15 sont morts à Qousseir. L'Observatoire ne dispose pas de chiffre pour les victimes du Hezbollah.
FRANCE 24 avec dépêches