logo

Le PSG fête son titre dans le chaos

Fumigènes, bousculades, face-à-face entre ultras et CRS : des incidents ont gâché, lundi, les cérémonies pour le troisième titre de champion de France du Paris SG, qui a finalement reçu à la sauvette son trophée sur la place du Trocadéro.

"La fête est gâchée. J'habite dans le quartier, ça fait chier !", a déclaré à l'AFP Alexandre, jeune supporteur du Paris SG avec le maillot sur le dos, larmes aux yeux à cause des gaz lacrymogènes lancés par les CRS en riposte à des provocations. "C'est la faute aux ultras, on n'a pas eu le droit à notre fête à cause d'eux", ont déclaré d'autres supporteurs en quittant l'esplanade du Trocadéro.

Certains ultras ont d'abord jeté des fumigènes sur les stewards du club, puis des supporteurs ont escaladé un échafaudage installé le long du palais de Chaillot, retardant les festivités.

Pendant que les joueurs en costume recevaient leur trophée en quatrième vitesse, les perturbateurs ont ensuite déployé une banderole "Liberté pour les ultras", en référence à la politique de sécurisation du Parc des Princes mise en place il y a trois ans par le précédent président du PSG Robin Leproux (2009-2011), en réaction à de nombreux débordements.

Les joueurs n'ont pas pris le temps de s'adresser à la foule comme cela était prévu et ne sont finalement restés que cinq minutes sur le podium, devant lequel les attendaient plusieurs milliers de supporteurs encadrés par un nombre visiblement insuffisant de stewards du club.

Le club annule la mini-croisière prévue sur la Seine

La foule a également envahi la tribune réservée à la presse, poussant les journalistes à l'évacuer dans le chaos. Des ultras ont ensuite défié les CRS. Ils ont lancé des barrières de sécurité sur les forces de l'ordre, qui ont répliqué en jetant des grenades assourdissantes. Vers 20h30, des journalistes de l'AFP ont vu plusieurs voitures endommagées aux abords de la place du Trocadéro, investie par de nombreux véhicules de secours d'urgence.

À 19h00, après les premiers incidents, aucune interpellation n'avait cependant été effectuée, selon une source policière. "C'est dommage qu'il y ait eu une poignée de perturbateurs, les débordements ont été contenus, la fête n'a pas été gâchée", a en revanche estimé le maire de Paris, Bertrand Delanoë, venu remettre le trophée avec le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Frédéric Thiriez, et le président du club de la capitale, Nasser al-Khelaïfi.

Le club et son parraineur Nike ont néanmoins dû annuler, "pour des raisons de sécurité", la mini-croisière que devaient faire les joueurs sur la Seine pour saluer leurs supporteurs et exhiber leur trophée de champion de France, a-t-on appris auprès de l'équipementier. Prochain rendez-vous mercredi, quand les joueurs et leurs dirigeants seront reçus sur le parvis de l'Hôtel de Ville.

Des débordements avaient déjà éclaté lors des premières célébrations des supporteurs parisiens dans la nuit de dimanche à lundi sur les Champs-Elysées, et avaient entraîné 21 interpellations et le placement en garde à vue de trois personnes, selon une source policière.

Leonardo hospitalisé pour un malaise

Au total, 7 vitrines avaient été endommagées et 16 membres des forces de l'ordre blessés lors de la dispersion des supporteurs du club, régulièrement confronté ces dernières années aux débordements d'une partie de ses ultras.

La LFP et la direction du club avaient voulu faire les choses en grand pour célébrer le titre parisien, après une attente de 19 ans. Et quoi de mieux que la Tour Eiffel en toile de fond pour ravir les propriétaires qataris du PSG, bien décidés à faire de ce couronnement, le premier depuis leur prise de contrôle du club en 2011, un événement fastueux. C'est déjà là que QSI (Qatar Sports Investments) avait fait parader sa vedette, Zlatan Ibrahimovic, lors de son arrivée retentissante à Paris à l'été 2012.

Au début, quand les festivités se déroulaient encore dans une ambiance bon enfant, le seul bémol à déplorer pour le club était l'absence de son directeur sportif brésilien Leonardo, hospitalisé depuis un malaise dans la nuit de dimanche à lundi, comme l'avait indiqué le président parisien Nasser al-Khelaïfi au quotidien "L'Équipe".

"Je l'ai eu au téléphone, il va bien, le check-up est ok, c'était un petit problème de tension", a déclaré plus tard Nasser al-Khelaïfi, rassurant, sur BeInSport. 

FRANCE 24 avec dépêches

Tags: PSG, Football,