
Une voiture piégée a explosé près de l'hôpital Al-Jala de Benghazi, dans l'est de la Libye, a indiqué le vice-ministre de l'Intérieur. Le bilan des victimes est encore incertain et varie entre 4 et 15 morts selon les sources.
Plusieurs personnes ont été tuées, ce lundi, dans l'explosion d'une voiture piégée stationnée devant l'hôpital Al-Jala, à Benghazi (est de la Libye), a indiqué le vice-ministre libyen de l'Intérieur, Abdallah Massoud. Des bilans contradictoires sur le nombre de victimes ont été avancés par les autorités : le vice-ministre de l'Intérieur a évoqué "15 morts et au moins 30 blessés", tandis que le ministère de la Santé a fait plus tard état de quatre morts et de six blessés.
L'explosion a été si violente qu'elle a "totalement détruit un restaurant et gravement endommagé des immeubles à proximité", a-t-il expliqué. "J'ai vu des gens courir, certains ramassaient des morceaux de corps. L'odeur de poudre a envahi la zone", a déclaré un témoin de la scène à l'agence Reuters. "On ignore jusqu'ici si l'attaque ciblait des civils ou une personne particulière qui était sur les lieux", a précisé un responsable de la sécurité de la ville.
Le ministre de la Justice, Salah al-Marghani, a dénoncé de son côté "un acte terroriste", affirmant que les autorités "feront tout leur possible pour arrêter ces criminels" et appelant les Libyens "à s'unir contre ces actes criminels".
"Tout ce dont nous avons besoin, c'est de l'armée et de la police"
Cette attaque qui a eu lieu en plein jour est la première à se produire au beau milieu de civils et dans un quartier animé de la ville. Généralement, les attentats se produisent de nuit ou très tôt le matin, pour éviter de faire des victimes parmi la population.
Après l'explosion, une foule en colère de plusieurs centaines de manifestants s'est rassemblée sur les lieux de l'explosion. Les protestataires ont accusé des groupes armés, qui pullulent depuis la révolution, d'avoir perpétré cet attentat et ont réclamé leur bannissement de Benghazi. "Voilà ce que les milices nous apportent", a hurlé un homme durant la manifestation. "Tout ce dont nous avons besoin ici, c'est de la police et de l'armée", a-t-il poursuivi.
La ville de Benghazi, bastion de la révolution libyenne, a été le théâtre, ces derniers mois, de plusieurs attentats et attaques, dont celle menée contre l'ambassade américaine, le 11 septembre 2012, et qui avait coûté la vie à quatre Américains dont l'ambassadeur Chris Stevens.
Avec dépêches