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Le terroriste Carlos de nouveau devant les juges français, sans ses avocats

Trente ans après la série d’attentats meurtriers qui a secoué la France, le terroriste vénézuélien Carlos est jugé en appel par la cour d’assises de Paris. Déjà condamné à perpétuité, Ilich Ramirez Sanchez s'est présenté sans ses avocats.

Le symbole du terrorisme des années 1970 et 1980 se retrouve de nouveau devant la justice française. Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, a pris lundi par surprise la cour d'appel qui doit le rejuger pour quatre attentats mortels commis en France il y a trente ans, en annonçant avoir interdit ses avocats de procès pour protester contre le manque de soutien des autorités vénézuéliennes. "J'ai interdit à mes avocats de venir me défendre", a-t-il déclaré, à l'ouverture des débats devant la cour d'assises spéciale d'appel de Paris.

De ce fait, il a demandé que soient désignés des avocats commis d'office pour le représenter et que les débats puissent se dérouler malgré tout. La cour s'est retirée vers 11h30 pour en informer le bâtonnier de Paris.

Plusieurs attentats sur le sol français

Depuis son interpellation au Soudan en 1994, celui qui fut une première fois condamné en 1997 à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre à Paris de trois hommes, dont deux policiers, n'a jamais quitté les geôles françaises. Mais, pour le "révolutionnaire de profession" revendiqué, ce second verdict de 2011, qui le reconnaît coupable de complicité lors des quatres attentats, est injuste.

En 1982 et 1983, la série d’attentats perpétrés sur le sol français avait pour objectif, selon l'accusation, d'obtenir la libération de la compagne allemande de Carlos, Magdalena Kopp, et du Suisse Bruno Bréguet. Arrêtés à Paris en possession d’armes et d’explosifs, ces derniers étaient tous deux membres du groupe dirigé par le Vénézuélien à Paris, la cellule Boudia.

Quelques jours après leur arrestation, un courrier adressé au ministre de l'Intérieur réclamait leur libération "dans un délai de 30 jours", ultimatum assorti de "menaces de guerre" contre la France. Les empreintes digitales de Carlos avaient été identifiées sur le document. Un mois plus tard, le 29 mars 1982, une bombe explosait dans un train Paris-Toulouse faisant 5 morts et 28 blessés. Puis, le 22 avril, jour d'ouverture du procès de Kopp et Bréguet, une voiture piégée avait explosé devant le siège du magazine "Al Watan Al Arabi", à Paris, tuant une personne et en blessant 66 autres.

Deux autres attentats ont également été commis le 31 décembre 1983 à la gare Saint-Charles de Marseille (2 morts et 33 blessés) et contre un TGV Marseille-Paris à Tain-l’Hermitage (3 morts et 12 blessés).

En décembre 2011, à l'issue de semaines d'audience de première instance au cours desquelles Carlos s'était refusé à reconnaître la moindre implication, la justice française l'avait condamné à perpétuité assortie de 18 ans de sûreté, la peine maximale.

"Sabotage" par Caracas

Désormais, Ilich Ramirez Sanchez espère retirer de cet appel un transfèrement dans son pays d’origine, le Venezuela. Cependant, alors que fin 2011 le président Hugo Chavez l’avait qualifié de "digne héritier des plus grandes luttes" pour les peuples, Carlos entretient désormais des relations tendues avec le nouveau chef de l'État, Nicolas Maduro.

Si bien qu’à quelques jours de l’ouverture de ce nouveau procès, Carlos a dénoncé, par la voix de son avocat Francis Vuillemin, le "sabotage" de sa défense orchestré par une partie des responsables vénézuéliens, qui refuseraient d'en assumer les frais.

Avec dépêches