La plupart des bureaux de vote ont fermé au Pakistan, à l'issue d'un scrutin émaillé de violences. Des attentats ont notamment fait une dizaine de morts à Karachi et près de Peshawar. Le taux de participation s'élevait à 30 % à la mi-journée.
La plupart des bureaux de vote ont fermé leurs portes à 18 heures locales (13h GMT) au Pakistan, soit une heure plus tard que l'horaire initialement prévu par les autorités, en raison de la forte affluence enregistrée pour le scrutin (notamment au Pendjab, la plus importante province du pays). À Karachi, la Commission électorale a même décidé de laisser les bureaux ouverts jusqu'à 20h, en raison du retard accumulé dans les opérations tout au long de la journée. Le dépouillement des votes a, lui, commencé.
La Commission électorale avait indiqué à la mi-journée s'attendre à une participation proche de 60 % - elle s'élevait alors à 30 % -, ce qui serait le plus fort taux depuis 1977 dans ce pays musulman de 180 millions d'habitants, et cela malgré les violences qui ont émaillé la journée. Lors des dernières élections générales, en 2008, le taux de participation avait atteint 44 %.
Ce samedi a, en effet, été marqué par plusieurs attaques qui ont fait 18 morts, dont 11 à Karachi et 6 dans la province instable du Baloutchistan (sud-ouest).
Scrutin sous tension
Tandis que les Pakistanais se sont rendus aux urnes en grand nombre, un premier
itattentat visant un candidat laïc a eu lieu à Karachi (sud du pays), faisant une dizaine de morts et des dizaines de blessés, d'après un photographe de l'AFP. "L'attaque visait un candidat de l'Awami National Party (ANP) qui circulait en voiture", a déclaré à l'agence un responsable de la police locale, Mazhar Nawaz.
L'ANP, un parti laïc de l'ethnie pachtoune, a été l'une des cibles privilégiées des Taliban pendant toute la campagne électorale. La rébellion, également d'origine pachtoune, se dispute les faveurs de cette ethnie avec l'ANP, notamment dans le nord-ouest et à Karachi, où elle est très présente.
L'explosion s'est produite deux heures après l'ouverture du scrutin alors que le candidat se trouvait entre un bureau de vote et un bureau de son parti.
Peu après, dans le nord-ouest du pays, deux bombes ont également explosé, l'une devant un bureau de vote pour femmes de Peshawar, l'autre à Mardan, faisant 12 blessés au total.
L'ANP laïque, une cible privilégiée
Depuis plusieurs semaines, les violences se multiplient au Pakistan, où ces élections législatives sont cruciales pour la consolidation de la démocratie dans le pays. Les Taliban avaient d'ailleurs annoncé une vague d'attentats à l'occasion du scrutin.
Ces législatives sont considérées comme historiques au Pakistan, car elles vont permettre à un gouvernement civil de passer la main à un autre après avoir terminé un mandat complet de cinq ans, une première dans ce pays créé en 1947 et à l'histoire jalonnée de coups d'État.
Avec dépêches