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La Ligue arabe rejette "l'occupation française" de Mayotte

Dans le document final du sommet de la Ligue arabe, les 22 membres ont rejeté "l'occupation française" de Mayotte à l'appel du président des Comores. L'île a décidé par 95,2 % de "oui" à un référendum de devenir un département français.

AFP - Les dirigeants des 22 membres de la Ligue arabe, dont les îles Comores, ont rejeté "l'occupation française" de Mayotte, après le référendum de dimanche faisant de cette île de l'océan indien un département français, selon leur document final rendu public mardi.

Les dirigeants arabes proclament leur "rejet de l'occupation française et demandent à la France de poursuivre le dialogue avec le gouvernement comorien pour parvenir à un règlement qui garantit le retour de l'île Mayotte sous la souveraineté des Comores".

Cette position est exprimée dans le texte des résolutions finales adoptées par le 21e sommet arabe tenu lundi à Doha en présence du président des Comores, Ahmed Abdallah Sambi.

L'île de Mayotte a décidé dimanche par 95,2% de "oui" à un référendum d'acquérir le statut de département français et de s'arrimer un peu plus à Paris, malgré l'opposition des îles voisines des Comores qui ont dénoncé la "politique coloniale" de la France.

Les 72.035 électeurs inscrits ont décidé de faire de Mayotte en 2011 le 101e département français -et le 5e département d'outremer (DOM)- étape ultime d'un processus entamé en 1974, lorsque les Mahorais avaient décidé de rester français, quand les trois autres îles des Comores optaient pour l'indépendance.

Dans leur document final, les dirigeants arabes disent "ne pas reconnaître les résultats de ce référendum" et "considérer les mesures que prendrait la France en vertu de ce référendum comme illégales, nulles et non avenues".

S'adressant lundi au sommet de Doha, le président Ahmed Abdallah Sambi avait appelé ses pairs arabes à exprimer "leur solidarité avec le peuple des îles Comores dans la défense de son droit légitime, juridique et souverain à recouvrer l'île de Mayotte et à publier, à l'instar de l'Union africaine, un communiqué rejetant le référendum comme nul".

"L'île de Mayotte est un territoire arabe occupé et toutes les mesures prises par l'Etat d'occupation sont nulles et non avenues", a-t-il poursuivi.

Le gouvernement des Comores, avec le soutien de l'UA, considère cette consultation dans un "territoire occupé" comme "nulle et non avenue". Il a constamment mais vainement demandé à Paris de renoncer à un tel projet, qui éloigne encore plus la perspective d'une "réunification" de l'archipel de l'océan Indien.

A Mayotte, les principaux partis politiques avaient appelé à voter oui, et une vaste campagne a été menée en français et dans les deux principales langues locales.