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Quel avenir financier pour Manchester United après le départ de Ferguson ?

Après l'annonce du départ à la retraite de l'entraîneur Alex Ferguson, l'action du club de Manchester United a légèrement reculé à Wall Street. En plus d'un impact sportif, ce changement à la tête de l'équipe a également des conséquences économiques.

L’annonce du départ à la retraite du légendaire entraîneur de Manchester United Sir Alex Ferguson n’a pas seulement fait l’effet d’une bombe sur les terrains de football. Dans les salles de marché, cette nouvelle a aussi eu des répercussions.

À Wall Street, l’action du club de football a légèrement reculé mercredi. Son cours a perdu jusqu’à 5 % pour atteindre 17,85 dollars, avant de se reprendre jeudi aux alentours de 18,40 dollars. Ce bouleversement à la tête du troisième club le plus riche au monde (derrière le Real Madrid et Barcelone), avec 395,9 millions d’euros de chiffre d’affaires la saison dernière, a ainsi inquiété les courtiers de la place financière new-yorkaise.

Lors de son entrée en Bourse en août 2012, décidée par son propriétaire l’homme d’affaires américain Malcolm Glazer, Manchester United avait déjà prévenu ses investisseurs que le départ éventuel d’Alex Ferguson était un facteur de risques. "Les possibles successeurs de notre entraîneur actuel ne seront peut-être pas aussi prolifiques que lui", pouvait-on lire à l’époque dans le document d’introduction.

Malgré cette zone d’ombre sur son avenir et une dette de 368 millions d’euros, le club a réussi ces derniers mois à gagner la confiance des marchés financiers. Depuis son arrivée en Bourse, son cours a grimpé de 31,7 %. Manchester est désormais valorisé à 3,02 milliards de dollars.

Des contrats mirobolants

Cette bonne santé financière s’explique notamment par la signature de lucratifs contrats. L’équipe anglaise a obtenu, en août dernier, un accord avec la compagnie américaine automobile General Motors d'un montant de 452 millions d’euros pour devenir le sponsor officiel. La marque Chevrolet sera ainsi sur les maillots des Red Devils pour sept ans à partir de la saison prochaine.

Le club est également toujours en contrat avec son sponsor actuel, l’assureur américain AON. L’entreprise a versé en avril 183 millions d’euros pour apparaître désormais sur les maillots d’entrainement.

Une notoriété mondiale

L’équipe de Manchester, qui compte vingt titres de champion d’Angleterre à son palmarès et deux Ligue des champions, peut aussi surtout compter sur sa notoriété pour garantir ses profits. Sur les 395,9 millions d’euros de chiffre d’affaires, elle tire 122 millions de sa billetterie, 128,5 millions de ses droits télévisuels et 145,4 millions de ses recettes commerciales. Les maillots à l’effigie de Wayne Rooney, Robin Van Persie ou des anciens joueurs comme Eric Cantona et David Beckham s’arrachent aux quatre coins du monde.

Selon une étude menée en 2011 par le cabinet allemand Sport Markt, Manchester United serait ainsi le club le plus populaire de la planète avec 354 millions de supporters. Cette popularité est d’ailleurs en constante progression en Asie.

Comme le note ainsi à l’AFP Richard Hunter, analyste du courtier britannique Hargreaves Lansdown : "La machine à commercialiser les produits dérivés ne va pas s'enrayer du jour au lendemain et il y a peu de raisons de penser que le club ne va pas continuer à publier des résultats impressionnants".

En annonçant sa retraite, Alex Ferguson a d’ailleurs lui-même voulu rassurer les investisseurs. Après 27 ans de bons et loyaux services, il laisse à son successeur David Moyes un club devenu prospère : "C'était important pour moi de quitter une organisation au meilleur de sa forme et je crois l'avoir fait".