La Chine a rejeté avec force, ce mardi, un rapport du Pentagone qui l'accuse d'espionnage informatique dans le but de collecter des renseignements sur les programmes de défense américains.
La Chine a qualifié "d'accusations sans fondement" et de "bla-bla" les déclarations du Pentagone accusant les autorités chinoises de se livrer à l'espionnage pour acquérir des technologies au service de son programme de modernisation militaire.
Le département américain de la Défense avait cité pour la première fois dans son rapport annuel la Chine, accusée de prendre pour cible les réseaux de la défense américaine, suscitant les "graves préoccupations" du Pentagone.
Selon le rapport, la menace est d'autant plus grande que "les compétences requises pour ce type d'intrusions sont semblables à celles qui sont nécessaires pour attaquer de réseaux informatiques".
"Le gouvernement des Etats-Unis a continué à faire l'objet de (cyber) intrusions, dont certaines semblent directement attribuables au gouvernement chinois et à son armée", écrit le rapport, qui ajoute que le principal objectif des attaques est de recueillir de l'information pour le compte de l'industrie de la défense, des stratèges militaires et des dirigeants de l'Etat chinois.
Pékin considère de son côté ces accusations sans fondement. Le département de la Défense des Etats-Unis a plusieurs fois "émis des remarques irresponsables sur le développement normal et légitime de la défense chinoise, et a mis en avant lasoi-disant menace militaire chinoise", a déclaré la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying.
"Cela ne sert pas la confiance et la coopération mutuelle entre la Chine et les Etats-Unis", a-t-elle souligné, estimant que le renforcement de la défense chinoise avait uniquement pour but de protéger son "indépendance et sa souveraineté nationales".
Concernant les accusations de piratage, elle a souligné : "Nous nous opposons fermement à des critiques sans fondement et au matraquage (...) qui ne font que nuire aux efforts de coopération bilatérale et au dialogue."
Du côté américain, un haut responsable du département de la Défense a souligné que ce qui l'inquiétait le plus était le manque de transparence de la Chine.
"Ce qui me préoccupe est de savoir à quel point la modernisation en cours de l'armée chinoise se produit sans l'ouverture ni la transparence que d'autres demandent certainement à la Chine", a déclaré David Helvey, haut responsable du Pentagone chargé des affaires asiatiques, lors d'une conférence organisée sur le rapport.
Il a averti des "conséquences potentielles de ce manque de transparence sur les calculs de sécurité des autres (pays) de la région".
Pékin a annoncé en mars une hausse de 10,7% de ses dépenses militaires à 114 milliards de dollars (87 milliards d'euros), mais les dépenses réelles sont sans doute bien supérieures, selon David Helvey. En comparaison, les dépenses militaires des Etats-Unis dépassent les 500 milliards de dollars (382 milliards d'euros), ce que ne manque pas de rappeler Pékin.
Reuters