
Le nouveau gouvernement israélien conduit par Benjamin Netanyahou a été officiellement investi par la Knesset. Soixante-neuf députés - sur un total de 120 - ont voté pour ce cabinet issu des législatives du 10 février, 45 contre.
Le Premier ministre israélien très ancré à droite, Benjamin Netanyahou, a présenté son gouvernement à l'investiture du Parlement, ce mardi. Devant la Knesset, il s’est dit prêt à "parvenir à un accord permanent avec les Palestiniens", se gardant toutefois d’évoquer le terme d' "État palestinien indépendant". Le gouvernement israélien a obtenu l'investiture du Parlement à la majorité des voix, 69 contre 120.
"Nous mènerons des négociations de paix permanente avec l'Autorité palestinienne en vue de parvenir à un accord final. Nous ne voulons pas gouverner un autre peuple. Nous ne voulons pas contrôler les Palestiniens, a déclaré Benjamin Netanyahou devant le Parlement israélien. Je le dis aux dirigeants de l'Autorité palestinienne : si vous voulez vraiment la paix, il est possible d'y arriver."
"Il est plus facile de modifier la route d’un petit bateau que d’un grand navire"
Autre thème central de la campagne de Benjamin Netanyahou : l’économie. "Nous faisons face à une crise sans précédent, a-t-il indiqué. Nous ne savons pas quand elle prendra fin."
Le Premier ministre a voulu se montrer rassurant, estimant qu’Israël pourra mieux résister que d’autres économies à la mauvaise conjoncture. "Nous pouvons miser sur l’innovation. Israël a la possibilité de s’adapter rapidement, a-t-il poursuivi. Nous sommes un petit pays, mais nous pouvons en tirer profit pour lutter contre la crise. Il est plus facile de modifier la route d’un petit bateau que d’un grand navire."
"Cela augure mal d’un gouvernement de coalition"
Le gouvernement du Premier ministre a été investi par 69 députés sur les 120 que compte la Knesset. 45 ont voté contre. Les autres se sont abstenus ou n'ont pas pris part au vote. Ce gouvernement de coalition, composé de 30 ministres, est le plus vaste jamais qui ait été constitué dans l'Histoire d'Israël. Benjamin Netanyahou est Premier ministre pour la deuxième fois, après un premier mandat effectué entre 1996 et 1999.
Sa coalition réunit - outre le Likoud (27 députés) - Israël Beiteinou (extrême-droite nationaliste, 15 députés), le Parti travailliste (gauche, 13 députés), le Shass (orthodoxe sépharade, 11 députés) et le Foyer Juif (colons, 3 députés). Au terme des négociations en vue de la formation d’une coalition, le chef de file d’Israël Beiteinou, Avigdor Lieberman, a été nommé ministre des Affaires étrangères et le dirigeant travailliste Ehud Barak est resté à la Défense.
Parlementaires critiques et Palestiniens déçus
"Même s’il a, sur le papier, une majorité confortable, c’est une coalition hétéroclite, souligne, sur FRANCE 24, Jean-Bernard Cadier, spécialiste des questions internationales de la chaîne. Il va devoir consacrer beaucoup d’énergie à assurer la cohésion de son gouvernement."
Son intervention a été perturbée par une députée. "Cela augure assez mal d’un gouvernement de coalition, commente encore Jean-Bernard Cadier. Apparemment, il n’arrive même pas à présenter son programme."
L'Autorité palestinienne a réagi en affirmant que ces déclarations n'étaient "pas encourageantes", car Netanyahou a omis de parler d'un État palestinien. Opposé à un État palestinien indépendant en Cisjordanie et à Gaza, celui-ci suscite l’inquiétude concernant l'avenir du processus de paix au Proche-Orient.