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Les 500 000 euros ne proviennent pas de Libye, selon Claude Guéant

Selon "Le Canard enchaîné", 500 000 euros ont été découverts sur un compte de Claude Guéant dans le cadre de l'enquête sur un financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Une somme issue de la vente de tableaux, assure l'intéressé.

"Il n'y a eu aucune espèce de financement libyen dans cette affaire. À aucun moment, je n'ai vu de l'argent libyen ni entendu parler d'argent libyen. Je suis définitif et catégorique sur ce point." L'ancien ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a réagi, ce mardi 30 avril sur France Info, aux révélations du "Canard enchaîné".

Le quotidien satirique affirme que des magistrats ont découvert, en consultant ses

"Soit c'est un menteur, soit c'est un voleur", affirme Roselyne Bachelot en parlant de Guéant

L'ex ministre UMP Roselyne Bachelot a affirmé mardi à propos de Claude Guéant: "soit c'est un menteur, soit c'est un voleur", en expliquant qu'il était "absolument impossible" de toucher des primes de cabinet après 2002, comme il l'a dit pour justifier des paiements de factures en liquide.

"C'est absolument impossible d'avoir touché des primes de cabinet à partir de 2002", a déclaré Mme Bachelot sur Direct 8. "Les primes de cabinet avaient été supprimées par Lionel Jospin" auparavant, a-t-elle rappelé.

"Si quand il était chef de cabinet de Nicolas Sarkozy de 2002 à 2004, Claude Guéant a touché des primes de cabinet, soit il ment, soit il y avait peut-être au ministère de l'intérieur de l'argent qui circulait, parce qu'il faut rémunérer un certain nombre d'indicateurs, d'informateurs, mais il n'avait pas à mettre cet argent dans sa poche", a poursuivi l'ancienne ministre.

(Source AFP)

relevés bancaires, que 500 000 euros avaient été versés sur son compte depuis l'étranger. Ils ont également trouvé les traces de multiples et "conséquents" paiements de factures en liquide. Les juges ont perquisitionné son domicile et son cabinet d'avocats le 27 février dernier, dans le cadre de l'enquête sur des accusations de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, en 2007.

Vente de deux tableaux

Avant de devenir secrétaire général de l'Élysée en 2007, Claude Guéant était déjà l'un des plus proches collaborateurs de Nicolas Sarkozy. Cet ancien préfet fut notamment son directeur de cabinet, entre 2002 et 2004.

Pour expliquer le versement d'un demi-million d'euros sur son compte, Claude Guéant a mis en avant la vente "à un confrère avocat", en 2008, de deux œuvres d'un peintre hollandais du XVIIe siècle acquises une vingtaine d'années plus tôt. Selon Le Canard enchaîné, Claude Guéant aurait eu "du mal à se souvenir précisément du nom de l'artiste batave", le peintre Andries van Eertvelt.

L'ancien ministre assure toutefois détenir "tous les justificatifs de cette vente", qu'il met "à disposition de la justice".

Des primes de cabinet non déclarées

Concernant les paiements en liquide, Claude Guéant dit avoir reçu, "au fil du temps et de ses fonctions diverses et variées au ministère de l'Intérieur, des primes de cabinet".

"Je vivais chichement et ne dépensait presque rien, j'ai ainsi amassé des espèces", a-t-il déclaré au Canard enchaîné. Interrogé mardi par BFMTV, il a ajouté que c'était des primes "qui n'étaient pas déclarées, de toute éternité".

Les primes de cabinet en liquide ont pourtant été supprimées par le gouvernement de Lionel Jospin en 2002, indique l'hebdomadaire satirique, et remplacées par des virements bancaires.

Claude Guéant, qui convient n'avoir jamais déclaré au fisc ces différentes sommes, se défend toutefois de "toute malhonnêteté".

Selon Le Canard enchaîné, ce sont ces "découvertes" qui ont conduit le parquet de Paris à ouvrir, la semaine dernière, une information judiciaire confiée à trois juges d'instruction. Le 19 avril, le parquet a, en effet, ouvert une information judiciaire contre X pour "corruption active et passive", "trafic d'influence", "faux et usage de faux", "abus de biens sociaux", "blanchiment, complicité et recel de ces délits".

L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine avait affirmé en décembre au juge Renaud van Ruymbeke détenir les preuves d'un financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy par la Libye de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi.

Avec dépêches