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Au lendemain de l'hospitalisation en France du président algérien, son médecin assure que son état de santé "évolue bien". Abdelaziz Bouteflika a été victime d'un léger accident vasculaire qui n'aurait provoqué aucune lésion irréversible.

Il n'y a "aucune inquiétude" à avoir. Les médecins du président algérien, victime samedi d'un accident ischémique transitoire, se montraient rassurants, dimanche 29 avril. L'état de santé d'Abdelaziz Bouteflika "évolue bien", a ainsi affirmé Rachid Bougherbal, praticien algérien et directeur du Centre national de médecine sportive (CNMS).

Le chef de l'État algérien, âgé de 76 ans et au pouvoir depuis 1999, a été frappé samedi par un léger accident vasculaire, provoqué par un caillot qui bouche une artère et bloque la circulation du sang. Il a aussitôt été transféré à Paris pour y subir des examens complémentaires à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.

Aucune lésion irréversible

Le président algérien n'a subi "aucune lésion irréversible", a fait savoir Rachid Bougherbal. L'accident ischémique transitoire "n'a pas duré longtemps" et n'est pas hémorragique, et aucune fonction motrice ou sensorielle n'a été altérée, a-t-il également précisé.

Abdelaziz Bouteflika doit maintenant poursuivre ses examens en France et se reposer, pour "récupérer de la fatigue occasionnée".

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"L'entourage de Bouteflika se veut rassurant"
L'état de santé du président Bouteflika ne suscite "aucune inquiétude"

Dès samedi, le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, avait assuré que cet accident de santé était minime. "Il y a quelques heures, le président a eu un petit malaise et a été hospitalisé mais sa situation n'est pas du tout grave", a-t-il déclaré lors d’une visite à Béjaïa (250 km à l'est d'Alger), qu’il n’a pas écourtée.

Cette nouvelle hospitalisation pourrait toutefois relancer les rumeurs sur la santé du chef d’État. Selon des spécialistes médicaux cités par la correspondante de FRANCE 24 Leïla Beratto, cet accident pourrait précéder un AVC plus grave. "Cela peut arriver quelques heures plus tard, quelques semaines plus tard, ou même jamais, précise la journaliste. Mais cela pourrait être mortel ou paralyser gravement le président algérien."

Le Val-de-Grâce n'a communiqué aucune information sur l'état de santé du président.

Réélu en avril 2004 puis en avril 2009, Abdelaziz Bouteflika avait été opéré fin 2005 à Paris "d’un ulcère hémorragique au niveau de l’estomac", selon les autorités algériennes. Longtemps tenue secrète, cette hospitalisation avait été révélée et commentée un an plus tard par le président en personne.

Un président "terriblement diminué"

Le chef de l’État avait alors annoncé "qu’il avait été très, très malade" mais qu’il s’en était "sorti de manière absolument fabuleuse". "Il faut cesser de parler de ma santé", avait-il prévenu. Depuis cette date, l’état de santé du président Bouteflika fait régulièrement l’objet de commentaires dans les journaux algériens. Cette nouvelle complication ne devrait pas manquer d’alimenter les spéculations.

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Explications de la correspondante à Alger
L'état de santé du président Bouteflika ne suscite "aucune inquiétude"

"Lors des cérémonies officielles, il a souvent l’air très fatigué. Et ce qui est certain, c’est que ses apparitions publiques sont généralement très courtes", constate pour sa part Leila Beratto.

Le quotidien algérien "El Watan" n’a d’ailleurs pas hésité à s’interroger dimanche sur la capacité du chef de l’État à gouverner. "Beaucoup d’observateurs estiment que le troisième mandat de Bouteflika était un 'mandat de trop'. Terriblement diminué depuis 2005, le président affiche une posture presque pathétique de devoir sourire, même forcé, devant les caméras quand il est contraint par ses obligations protocolaires", peut-on lire sur le site du journal. "Signe que l’homme, connu pour son incroyable énergie, n’est que l’ombre de lui-même, il a pratiquement arrêté tout déplacement à l’étranger mis à part pour aller se refaire une petite santé… ", poursuit-il.

Reste qu’après quatorze années de présidence, Abdelaziz Bouteflika semble bien décider à briguer un quatrième quinquennat en avril 2014.

Avec dépêches