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Tuerie d’Istres : le tireur présumé mis en examen et écroué

L'homme de 19 ans, soupçonné d'avoir ouvert le feu et tué trois passants à Istres le 25 avril a été mis en examen pour assassinats samedi et incarcéré. Une centaine de personnes ont participé à une marche blanche sur les lieux du drame.

Le jeune homme de 19 ans, auteur présumé de la fusillade d'Istres (Bouches-du-Rhône) qui a fait trois morts jeudi 25 avril, a été mis en examen samedi pour assassinats et tentative d'assassinat. Il a été incarcéré à l'issue de sa garde à vue à Marseille.

Le tireur présumé s'était ouvert à son ami parisien de son projet criminel, commis avec une arme qu'il avait enterrée non loin des lieux du drame. "Celui-ci n'aurait pas pris ses déclarations au sérieux et assure l'avoir mis en garde", a déclaré le procureur d'Aix-en-Provence. "Il est établi que l'un et l'autre, adeptes de jeux vidéo en ligne, communiquaient régulièrement, au téléphone ou par Skype, et ce depuis cinq ans" a-til précisé.

L'ami parisien, que le jeune homme de 19 ans avait désigné comme pouvant agir de manière similaire, également placé en garde à vue, a été relâché. Aucun élément n'a été retenu contre lui.

Marche blanche

Plusieurs centaines de personnes ont participé samedi matin à une "marche blanche" dans le quartier de l'Aupierre à Istres (Bouches-du-Rhône), lieu du drame.

En tête du cortège se trouvaient des membres des familles des victimes, portant pour certains des portraits de leur proches disparus. Le maire d'Istres, ainsi que plusieurs élus municipaux, étaient dans le cortège avec de nombreux Istréens. Ils ont défilé sur environ 200 m, dans ce lotissement qui borde l'étang de Berre.

Les habitants, le visage grave, souvent revêtus de blanc, portaient pour certains des bouquets ou une fleur, qu'ils ont laissés en plusieurs endroits du parcours, notamment là où certaines des victimes ont été abattues.

Le cortège s'est arrêté brièvement à l'endroit même où l'une d'entre elles a trouvé la mort, pour se recueillir quelques secondes, avant d'aller jusqu'au bord de l'étang de Berre.

À l'issue de la marche, certains proches ont remercié les habitants d'être venus si nombreux."C'est très dur, on passe par des sentiments de douleur, de haine, d'incompréhension", s'est ému peu avant la marche Éric, le frère d'un homme tué alors qu'il bricolait dans son jardin. "La douleur va durer, il va falloir se reconstruire".

Appartenance à un groupe islamiste inexistant et achat d'arme sur Internet

La fusillade s'est produite dans un lotissement tranquille, où un garçon, venu d'un quartier HLM voisin, a d'abord ouvert le feu sur deux voisins de 35 et 45 ans. Il a ensuite marché quelques centaines de mètres avant de tirer dans le pare-brise d'un véhicule, d'y monter et de demander à la conductrice de le conduire à Paris. "La dame s'y est refusé, disant qu'elle préférait mourir. Ça l'a peut-être désarçonné et il est ressorti pour intercepter un second automobiliste", a précisé le procureur Vanbremeersch.

Au moment de son interpellation, le tireur présumé a évoqué de manière très floue son appartenance à un groupe islamiste affilié à Al-Qaïda. Un groupuscule qui n'existe toutefois pas, selon des sources proches de l'enquête. "Peu après son interpellation, il expliquait ne plus savoir ce qui s'était passé", a ajouté une de ces sources.

Passionné d'armes, il aurait acheté la sienne, une Kalachnikov démilitarisée, sur Internet et l'aurait ensuite remise en état de marche. L’homme était sous contrôle judiciaire et, à ce titre, "bien connu du commissariat" d'Istres pour une affaire de possession d'armes datant de mai 2012, selon le parquet d'Aix-en-Provence.

Des munitions ont également été découvertes lors de perquisitions menées aux domiciles de ses parents chez lesquels il vivait, dans une cité HLM voisine du lotissement de l'Aupierre, non loin de l'Étang de Berre.

Avec dépêches

Tags: Fusillade, France,