Six personnes participent en Russie à la plus importante mission européenne de simulation de vol habité vers Mars. Pendant 105 jours, ils vivront en confinement total afin de savoir si l'Homme peut supporter les conditions d'un tel vol.
L’équipage. Un vol habité vers Mars durera 2 ans, aller-retour, en autonomie complète. Aucun rapport ne sera en effet possible avec la Terre à cause d’un décalage de 40 minutes dans les communications. Les astronautes ont donc intérêt à s’entendre parfaitement. Les scientifiques tablent sur un équipage de 5 à 7 personnes.
La sélection pour un tel périple forme le premier défi à relever. Il faudra certes des spécialistes comme des médecins ou des techniciens mais, contrairement à des voyages moins longs, les premières qualités sont humaines. Les astronautes doivent avoir un certain sens du leadership, des nerfs dignes des forces spéciales de l’armée et un sens de l’écoute hors du commun.
Le stress. Aucune possibilité de sortir, les mêmes têtes du matin au soir et des loisirs plutôt limités : voyager vers Mars n’a rien de "La croisière s’amuse". Dans ces conditions, stress et tensions sont inévitables.
Les scientifiques distinguent trois phases. Une première pendant laquelle l’équipage s’adapte, une deuxième qui inte
rvient au deux tiers du voyage et qui est la plus pénible et la troisième, peu avant l’arrivée, où une certaine euphorie apparaît, due à la lumière au bout du tunnel.
Le confinement va plonger les astronautes dans un état de dépression, réduire leur capacité intellectuelle, les pousser à agir de manière impulsive et surtout augmenter l’hostilité envers les collègues et les rendre réfractaires à l’autorité. Un sacré programme qu’on pourra peut-être parer à coup de médicaments… lorsqu’on connaîtra exactement leurs effets dans l’espace.