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Les deux évêques enlevés par des rebelles dans la région d'Alep ont été libérés

Les deux évêques orthodoxes enlevés lundi par des rebelles près d'Alep ont été libérés. L'identité des ravisseurs n'est pas encore connue. C'est la première fois que des prélats chrétiens sont la proie des belligérants du conflit syrien.

Les deux évêques orthodoxes enlevés lundi 22 avril par des rebelles armés dans la province d'Alep, dans le nord de la Syrie, ont été libérés ce mardi, indique un communiqué de l'association chrétienne l'Oeuvre d'Orient. Ils "seraient dans l'église grecque orthodoxe Saint-Elie d'Alep", d'après la même source. 

L'Oeuvre d'Orient "se réjouit de la libération rapide des deux évêques mais rappelle aux autorités internationales qu'elles doivent tout mettre en œuvre pour faire relâcher deux prêtres (un grec orthodoxe et un arménien catholique) retenus depuis près de trois mois", ajoute le communiqué de la puissante association, dont le siège est à Paris, qui aide les Églises en difficulté au Moyen-Orient.

Yohanna Ibrahim, évêque syriaque orthodoxe d'Alep, et Boulos Yazigi, évêque de l'Église orthodoxe grecque de la même ville, sont tombés entre les mains d'un "groupe terroriste" alors qu'ils "menaient un travail humanitaire", indique l'agence Sana. Le chauffeur des deux prélats a été tué, ont précisé des chrétiens d'Alep, qui ont demandé à rester anonymes.

Selon le journal libanais "Al-Nahar", les deux évêques étaient retenus dans le village de Kafr Dael. Le quotidien précise également que l’un des deux évêques enlevés, Boulos Yazigi, est le frère du Patriarche de la communauté grecque orthodoxe d’Orient, Youhana Yazigi.

Les réseaux sociaux enflammés

Cité par Reuters, Abdulahad Steifo, un opposant de confession syriaque appartenant à la Coalition nationale syrienne, a confirmé que les deux prélats avaient été capturés. Mgr Ibrahim, a-t-il ajouté, s'était rendu dans une zone tenue par les rebelles pour récupérer Mgr Yazigi, qui venait de franchir la frontière entre la Turquie et la Syrie. Interrogé sur l'identité des ravisseurs, Abdulahad Seifo a répondu:"Toutes les possibilités sont ouvertes."

Depuis l’annonce de l’enlèvement des deux évêques, les réactions sont nombreuses sur les réseaux sociaux. Beaucoup expriment leur inquiétude de voir ce rapt attiser les violences confessionnelles en Syrie. Des informations sur les conditions du kidnapping sont relayées sur Facebook et Twitter. Plusieurs sources concordantes affirment ainsi que les ravisseurs seraient des combattants tchétchènes. On apprend également que les deux évêques ont été enlevés alors qu’ils allaient accomplir une médiation pour tenter de faire libérer deux prêtres enlevés par des rebelles depuis plusieurs mois. Ces informations n’ont pas encore pu être vérifiées par des sources indépendantes.

Des chrétiens vulnérables

Plusieurs dignitaires religieux musulmans ont été tués depuis le début du conflit syrien il y a deux ans, mais c'est la première fois que des prélats chrétiens sont la proie de belligérants.

Les chrétiens, qui constituent environ 5% de la population syrienne, sont particulièrement vulnérables dans le contexte d'anarchie favorisé par le conflit qui ensanglante le pays depuis le début 2011, soulignent les organisations de défense des droits de l'Homme.

Interrogé en septembre dernier par Reuters, Yohanna Ibrahim avait indiqué que les chrétiens d'Alep étaient directement affectés par les combats qui se déroulent depuis des mois pour le contrôle de la grande ville du nord du pays. 

FRANCE 24 avec dépêches

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