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Le secrétaire d'État américain John Kerry a achevé sa tournée en Asie du Nord-Est par une escale à Tokyo où il a promis à son allié nippon que les États-Unis "défendraient" le Japon en cas de conflit avec Pyongyang.

Mission accomplie pour John Kerry. Lors de sa tournée marathon en Corée du Sud, en Chine et au Japon, le secrétaire d’État américain a promis de faire le maximum pour dénucléariser la péninsule coréenne. Tout en assurant à ses alliés sud-coréens et japonais que les États-Unis les "protègeraient" face aux menaces de Pyongyang, John Kerry a également convaincu le régime chinois d’user de son influence pour dissuader le régime de Kim Jong-un de commettre l’irréparable : procéder à un tir de missile autour du 15 avril, date de la naissance du fondateur de la Corée du Nord, Kim Il-sung.

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John kerry doit prononcer un discours d'apaisement

Vendredi, Pyongyang a mis en garde le Japon contre des "flammes nucléaires" après que Tokyo eut déployé des batteries antimissiles et ordonné à l'armée de détruire tout missile nord-coréen qui menacerait le territoire nippon. Le ministre japonais de la Défense, Itsunori Onodera, a dit espérer que les responsables américains et japonais enverront "un message fort" à la Corée du Nord. "Il est important que nous nous coordonnions entre pays et disions à la Corée du Nord, fermement, qu'elle doit abandonner ses programmes nucléaire et balistique", a-t-il indiqué.

Une "certaine fébrilité"

"Les Japonais restent parfaitement calmes même si le ton est monté ces derniers jours entre Pyongyang et Tokyo", résume Marie Linton, correspondante de FRANCE 24 au Japon. "Avec tous ces remous, on sent une certaine fébrilité de la part des autorités japonaises. Samedi, un fonctionnaire d'un aéroport a même annoncé à tort que Pyongyang avait lancé un missile alors qu'il s'agissait d'un séisme puissant dans l'est du pays."

John Kerry, qui a également demandé aux autorités chinoises de hausser le ton face à son allié nord-coréen, a estimé samedi que l'heure était "critique". La Chine est le seul allié de poids de la Corée du Nord. Le pouvoir à Pékin est généralement considéré comme le mieux à même d'influer sur l'imprévisible régime de Pyongyang.

"S'attaquer au problème nucléaire en Corée sert les intérêts de toutes les parties", a convenu samedi le conseiller d'État chinois, Yang Jiechi, promettant que Pékin travaillerait dans ce but avec d'autres pays, dont les États-Unis. "La Chine et les États-Unis doivent ensemble prendre des mesures pour parvenir à l'objectif de la dénucléarisation de la péninsule coréenne", a acquiescé John Kerry.

"Énorme erreur"

En Chine, le responsable américain a dit aux journalistes qu'il souhaitait s'assurer que les engagements pris samedi, "une journée extrêmement positive et constructive, au-delà à bien des égards de ce à quoi je m'attendais", n'étaient "pas seulement de la rhétorique, mais une politique réelle", prédisant qu'il serait amené à faire"beaucoup de voyages" à Pékin.

Vendredi, il avait sommé Pyongyang de renoncer à tout tir de missile, mettant en garde le régime nord-coréen contre "une énorme erreur". En un an, Pyongyang a effectué deux tirs de fusée - dont un réussi en décembre - considérés par les Occidentaux comme des essais déguisés de missiles balistiques, et un essai nucléaire qui lui a valu un nouveau train de sanctions de l'ONU.

Les médias nord-coréens ont jusqu'ici ignoré les discussions de John Kerry à Pékin et Séoul, consacrant une large couverture aux préparatifs, à Pyongyang, du plus important jour férié de l'année, qui célébrera lundi la naissance du fondateur de la dynastie au pouvoir, Kim Il-sung, grand-père de l'actuel dirigeant Kim Jong-un.

Avec dépêches