Les États-Unis ont sanctionné vendredi dix-huit personnes accusées de violation des droits de l'Homme en Russie, dont seize liées à l'affaire Magnitski, détériorant un peu plus les relations entre les deux pays. Moscou riposte.
Moscou avait promis, vendredi soir, de "réagir". La riposte ne se sera pas fait attendre... Après que les États-Unis ont publié une liste de 18 personnes visées par des sanctions économiques américaines pour leur implication présumée dans la mort en prison du juriste Sergueï Magnitski, la Russie a interdit, ce samedi 13 avril, l'entrée sur son territoire à 18 Américains.
"La guerre des listes ne relève pas de notre choix, mais nous ne pouvons pas ignorer un vrai chantage", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères. Cette liste russe comprend les noms de 18 responsables américains "impliqués dans des violations des droits de l'Homme". Parmi eux figurent des membres de l'administration Bush que la diplomatie russe juge coupables d'actes de torture.
"Contrairement à la liste américaine, qui est arbitraire, notre liste comprend ceux qui sont impliqués dans la légalisation de la torture et les détentions à vie dans la prison de Guantanamo, jusqu'aux arrestations et enlèvements de citoyens russes", a expliqué le ministère.
Gel des avoirs
Avocat devenu héraut de la lutte contre la corruption en Russie, Sergueï Magnitski est mort dans une prison de Moscou en 2009 après avoir été torturé. Les États-Unis ont annoncé vendredi avoir pris des sanctions économiques contre 16 Russes pour leur implication présumée dans la mort du juriste et contre deux Tchétchènes pour d'autres violations des droits de l'Homme.
Aux termes de la "liste Magnitski", les éventuels avoirs que détiendraient ces personnes sont gelés sur le sol des États-Unis et tout ressortissant américain qui viendrait à commercer avec elles s'exposerait à des sanctions pénales. Les personnes visées devraient aussi se voir interdire de visa pour les États-Unis.
Moscou avait immédiatement dénoncé la publication de cette liste. "Cette démarche va ajouter encore plus de négatif dans les relations russo-américaines qui se sont déjà compliquées", a déclaré vendredi une source au sein du ministère russe des Affaires étrangères.
Avec dépêches