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Dans un rapport intitulé "La Mort venue des cieux", l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch accuse le régime syrien de procéder à des frappes aériennes contre des objectifs civils dans les zones tenues par les insurgés.
Boulangeries, quartiers résidentiels, hôpitaux dans les zones rebelles... Autant de cibles dans la ligne de mire des forces aériennes du régime de Bachar al-Assad. Alors que 57 personnes ont été tuées mercredi 10 avril dans deux villages de la province de Deraa (sud de la Syrie) selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, une enquête de Human Rights Watch (HRW) intitulée "La Mort venue des cieux" tire la sonnette d'alarme sur les raids meurtriers de l'armée loyaliste que l'ONG qualifie de "crimes contre l'humanité".
"La plupart des civils sont morts dans des zones où il n’y avait aucun combat, aucune activité militaire. Ces civils ont été délibérément pris pour cibles ou tués à la suite d’attaques illégales, de manière indiscriminée, que nous pensons intentionnelles… Ce qui constitue des crimes de guerre", affirme ainsi sur l’antenne de FRANCE 24 Anna Neistat, directrice associée d’HRW.
"Destruction, peur et déplacements de population"
Les enquêteurs de HRW se sont rendus dans des zones contrôlées par les rebelles dans trois provinces syriennes afin de récolter des témoignages et des informations de première main. L'organisation de défense des droits de l'Homme fait ainsi état de 59 frappes illégales au regard du droit de la guerre, comme le bombardement de quatre boulangeries et de deux hôpitaux.
"Village après village, nous avons trouvé une population terrifiée par son aviation", souligne Ole Solvang, chercheur au département des urgences de HRW. "Ces raids illégaux, qui tuent et blessent beaucoup civils, visent à susciter des destructions, la peur et des déplacements de population", ajoute-t-il.
Cette volonté de terroriser les populations civiles se retrouve dans le choix des armes et munitions utilisées par l’armée syrienne. L’organisation internationale recense ainsi les différents types de projectiles - missiles balistiques, bombes à sous-munitions, engins incendiaires - largués sur les zones aux mains de la rébellion. Des preuves récoltées sur le terrain qui permettront, espère HRW, de traduire en justice les auteurs de ces crimes.
FRANCE 24 avec dépêches