
Les pays européens penchent majoritairement en faveur d'un embargo sur le phoque en raison des conditions très critiquées de son abattage principalement au Canada.
AFP - Les pays européens penchent majoritairement en faveur d'une interdiction totale de l'importation des produits dérivés du phoque en raison des conditions très critiquées de son abattage principalement au Canada, a-t-on appris samedi de sources diplomatiques.
Lors d'une réunion vendredi des représentants (ambassadeurs) des 27 Etats de l'Union européenne, "une majorité suffisante s'est dégagée de la discussion en faveur d'une interdiction totale", a indiqué l'une de ces sources.
"On a l'impression que les Etats européens sont prêts à choisir cette option à présent", a-t-elle ajouté.
Une autre source a souligné que sept pays seulement avaient clairement exprimé leur opposition à un tel embargo lors du débat: la Suède et la Finlande, qui pratiquent la chasse aux phoques à petite échelle sur leurs côtes, le Danemark qui traditionnellement soutient le Groenland sur ce sujet, les trois Etats baltes (Lituanie, Lettonie et Estonie) ainsi que la Bulgarie.
Il ne s'agit toutefois que d'un avis indicatif à ce stade. La décision finale pour l'Union européenne doit être prise ultérieurement en concertation, à la fois par les gouvernements de l'UE et par le Parlement européen.
Des discussions entre eux pour tenter de trouver un terrain d'entente doivent débuter en principe dès lundi à Bruxelles et se poursuivre une bonne partie du mois d'avril, avant un vote final sur ce dossier du Parlement européen programmé le 22 avril.
Début mars, une commission du Parlement s'était déjà prononcée en faveur d'une interdiction de la commercialisation des produits dérivés du phoque dans l'UE.
Le projet d'embargo qu'examine actuellement l'UE ne tolèrerait que de rares exemptions, réservées "aux communautés Inuits et indigènes" pratiquant une chasse locale assez facilement contrôlable.
Un texte alternatif prévoyant d'autoriser les importations avec un système d'étiquetage pour garantir au consommateur que le produit acheté provient de phoques tués "sans souffrance inutile", n'a pas trouvé de soutien suffisant. Les Européens jugent trop difficile de contrôler les méthodes de chasse à grande échelle comme celle pratiquée au Canada, selon des diplomates.