
Après Jérôme Cahuzac, Jean-Jacques Augier. Le trésorier de campagne de François Hollande a effectué des investissements dans les îles Caïman révèle "Le Monde". Si rien n'indique un acte illégal, cette affaire pourrait de nouveau éclabousser l'Élysée.
Nouveau scandale lié à des paradis fiscaux et nouveau coup dur pour l’exécutif français. Après Jérôme Cahuzac et ses comptes en Suisse et à Singapour, c’est Jean-Jacques Augier, ancien trésorier de François Hollande pendant sa campagne présidentielle de 2012, qui est pris la main dans le sac d’un paradis fiscal.
Le nom de ce proche du président français, propriétaire des magazines "Books" et "Têtu", apparaît dans une immense base de données de personnalités qui ont des intérêts financiers dans des sociétés off-shore. Des documents accablants, récupérés par le consortium américain de journalisme d’investigation ICIJ, auxquels a pu avoir accès, entre autres médias, le journal français "Le Monde".
D’après l’enquête menée par le célèbre quotidien du soir, et publiée jeudi 4 avril, Jean-Jacques Augier a investi dans deux sociétés basées dans les îles Caïmans. L’homme d’affaires français de 59 ans a reconnu les faits, mais a précisé au "Monde" qu’il n’y a “rien d’illégal” et qu’il s’agit d’investissements effectués par l’intermédiaire de son holding Eurane “qui gère [ses] affaires chinoises”.
Aventures asiatiques
Les faits remontent à 2005. À cette époque, Jean-Jacques Augier, parti en Chine pour y faire des affaires, participe à la création de International Bookstore, société domiciliée dans les îles Caïmans. L’ancien inspecteur des finances français accepte même de prendre la direction de cette entité établie dans un pays inscrit sur plusieurs listes de paradis fiscaux.
L’ex-trésorier de campagne de François Hollande affirme que cette opération a été effectuée à la demande express du partenaire chinois avec lequel il avait entrepris de monter en Chine une série de librairies.
C’est avec ce même argument qu'il justifie sa participation, en 2008-2009, dans une deuxième société également fondée dans les îles Caïmans. Cette fois-ci, Jean-Jacques Augier refuse de préciser la finalité de ce nouvel investissement, mais précise que l’entité a, depuis lors, été transféré à Hong-Kong.
Rien n’indique que les affaires caïmanes de l’homme d’affaires français sont illégales. Lui-même affirme que toutes ces opérations sont déclarées et portent sur des activités tout à fait réelles. Il reconnaît toutefois avoir "peut-être manqué de prudence" en participant à la création de sociétés off-shore à une époque où les grands pays occidentaux dénoncent officiellement l’opacité de ces places financières.