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Entre provocations et menaces, les Corées continuent leur surenchère

Alors qu'un nouveau Premier ministre a pris les rênes du gouvernement nord-coréen, Séoul a annoncé qu’elle riposterait sévèrement, avec l'aide des États-Unis, en cas de provocation de Pyongyang.

La Corée du Sud a promis lundi 1er avril une "sévère riposte" en cas de "provocation" de la Corée du Nord, et ce avec le soutien des États-Unis qui ont déployé des avions de chasse furtifs F-22. "Je pense que nous devrions opposer une riposte sévère et immédiate sans aucune autre considération politique si [le Nord] s'aventure à une provocation contre notre population", a ainsi déclaré la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye, chef de file des conservateurs et des faucons. Le ministre de la Défense, Kim Kwan-Jin, a précisé que le Sud pourrait recourir, en cas de besoin, à des frappes préventives sur les installations nucléaires et militaires nord-coréennes. "Nous [...] procéderions rapidement à ce qu'on appelle une 'dissuasion active' pour neutraliser les menaces nucléaires et balistiques du Nord", a-t-il dit.

"Aucun changement dans l'attitude militaire de Pyongyang"

Après le lancement en décembre d'une fusée, analysé par Washington et Séoul comme un tir d'essai de missile balistique, Pyongyang a procédé à son troisième essai nucléaire, entraînant l'adoption début mars de nouvelles sanctions à l'ONU. Lundi 1er avril, une ordonnance spéciale officialisant le statut de puissance nucléaire de la Corée du Nord a été entérinée par le Parlement.

Tentant de désamorcer les provocations, la Maison Blanche a néanmoins déclaré que la rhétorique belliqueuse de Pyongyang n'était accompagnée d'aucune action militaire. "Malgré la rhétorique très dure employée par Pyongyang, nous ne voyons aucun changement dans l'attitude militaire de la Corée du Nord, que ce soit par une mobilisation à grande échelle ou dans le positionnement de ses forces", a déclaré le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney.

Un proche de la famille Kim élu Premier ministre de Corée du Nord

Dans ce contexte tendu, Pyongyang s’est doté d’un nouveau Premier ministre, Pak Pong-Ju, succédant à Choe Yong-Rim, au cours de la session annuelle du Parlement, selon l'agence de presse officielle KCNA.

L'homme, un expert économique âgé de 74 ans, proche de la famille Kim au pouvoir, avait déjà endossé ce rôle en 2003. Fer de lance de timides réformes économiques destinées à accorder davantage d'autonomie aux entreprises d'État et à graduellement réduire le rationnement des produits alimentaires et autres biens de première nécessité, il avait été limogé en 2007.

FRANCE 24 avec dépêches