logo

L'UE prête à aider Obama sur le front afghan

Réunis à Hluboka nad Vltavou, en République tchèque, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont répondu favorablement à l'appel d'Obama en renforçant leur action civile en Afghanistan et leur aide économique au Pakistan.


AFP - Les chefs de la diplomatie européenne se sont déclarés prêts vendredi à accroître leur action civile en Afghanistan et leur aide économique au Pakistan pour soutenir la nouvelle stratégie présentée par le président américain Barack Obama.

Réunis à Hluboka nad Vltavou, dans le sud de la République tchèque, plusieurs ministres des Affaires étrangères de l'UE se sont montrés disposés - comme le ministre tchèque Karel Schwarzenberg dont le pays préside l'UE - à "en faire plus" pour l'Afghanistan. Des gages de bonne volonté donnés juste avant que M. Obama n'appelle solennellement les alliés de Washington à apporter une aide civile accrue à ce pays.

"Je crois que l'annonce du président (Obama) aujourd'hui résonnera très fortement chez les Européens qui reconnaissent que dans les deux pays (Afghanistan et Pakistan), il y a beaucoup de travail que nous pouvons faire ensemble et que cela demande une relation transatlantique forte", a déclaré le ministre britannique David Miliband.

En attendant le sommet de l'Otan des 3 et 4 avril à Strasbourg/Kehl, où M. Obama et ses alliés européens devraient discuter plus précisément de leurs contributions respectives - y compris militaire - à cette nouvelle stratégie, puis le sommet UE-USA du 5 avril à Prague, l'UE a deux projets civils pour renforcer son action en Afghanistan dans les semaines qui viennent.

Elle s'est engagée à envoyer, si la sécurité le permet, des observateurs pour veiller au on déroulement des élections locales et présidentielle, et à augmenter sa mission de formation de la police afghane en la portant à 400 policiers européens d'ici juin, contre quelque 250 actuellement.

Le ministre français Bernard Kouchner a précisé vendredi que la France était prête à envoyer 150 gendarmes pour former la police afghane, si d'autres pays européens étaient prêts à lui emboîter le pas. Ce qui permettrait, selon le ministre français, d'envoyer au total, dans le cadre de la force de gendarmerie européenne, entre 300 et 500 formateurs "sur le terrain" avec la police afghane.

L'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la Roumanie et l'Espagne participent à cette force et M. Kouchner a souligné que la Pologne et la Turquie pourraient aussi contribuer.

La commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, a laissé entendre que Bruxelles annoncerait une augmentation de son aide financière à l'Afghanistan lors de la conférence internationale consacrée à ce pays, à La Haye mardi prochain.

"Nous allons certainement contribuer à une augmentation de l'action civile en ayant plus d'argent disponible", a-t-elle ajouté. "Il est possible que j'annonce un chiffre" à La Haye.

L'aide civile globale de la Commission européenne se chiffre pour l'instant à 610 millions d'euros pour la période 2007-2010.

Quant au Pakistan - que la nouvelle stratégie américaine lie désormais étroitement à la question afghane - David Miliband a appelé l'UE à le soutenir, en organisant un premier sommet UE-Pakistan et en discutant d'un "accord de libre-échange" avec Islamabad.

Début décembre, l'Union européenne avait signalé sa volonté de renforcer ses liens avec le Pakistan en évoquant la possibilité d'organiser un tel sommet d'ici la fin juin.

Aucune date n'a encore été fixée, mais il pourrait avoir lieu "en juin", a indiqué vendredi le ministre suédois Carl Bildt.

M. Miliband a aussi évoqué vendredi la possibilité de signer un accord de libre-échange avec ce pays, alors qu'en décembre, les responsables de l'UE avaient estimé que parler d'un tel accord était "prématuré".