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L'ONU crée une force armée pour combattre les rebelles dans l'est de la RDC

Le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé la création d'une force d'intervention rapide forte de plus de 2 500 hommes en République démocratique du Congo afin de combattre les groupes armés opérant dans l'est du pays.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé, ce jeudi, le renforcement de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco) en créant pour la première fois une force d'intervention chargée de "neutraliser" les groupes armés opérant dans l'est du pays.

La résolution, mise au point par Paris, s'inspire des résultats de l'accord régional d'Addis Abeba du 24 février censé pacifier l'est de la RDC en proie à des rébellions depuis deux décennies.

Le texte "condamne fermement la présence continue du (mouvement rebelle) M23 dans les environs immédiats de Goma" (est) et réclame que tous les groupes armés "déposent les armes".

La "brigade d'intervention" devrait compter au total plus de 2 500 hommes, selon des responsables de l'ONU, même si la résolution ne donne pas de chiffre précis.

Elle sera formée de trois bataillons d'infanterie assistés d'une compagnie d'artillerie et d'une compagnie de reconnaissance et de "forces spéciales". Elle aura "la responsabilité de neutraliser les groupes armés".

Jusqu’à présent, la principale mission de la Monusco concernait la protection des civils. Les Casques bleus n’avaient pas le droit d’ouvrir le feu à moins d’être attaqués. Mais ces forces de maintien de la paix ont été vivement critiquées pour ne pas avoir freiné l’arrivée du M23, l’un des principaux groupes rebelles actifs dans la région du Nord-Kivu, jusqu’à Goma et pour ne pas avoir empêché les violences qui ont suivi.

Les réticences de certains pays

Selon les diplomates, l’Afrique du Sud, la Tanzanie et le Mozambique seraient d’ores et déjà prêts à fournir des troupes pour cette nouvelle brigade d’intervention. D’autres pays se montrent en revanche beaucoup plus sceptiques.

Ils s’interrogent sur l’utilité d’une telle force d’intervention après la scission du mouvement M23 et la reddition de celui qui était considéré comme l’un de ses principaux animateurs, Bosco Ntaganda, qui a été livré à la Cour pénale internationale.

Les États-Unis doutent également que la Monusco soit capable de chasser les autres groupes rebelles du Nord-Kivu, tandis que la Russie et la Chine soulèvent des objections de principe sur le thème de la non-ingérence.

"Les pays contributeurs de troupes se demandent si tout cela est vraiment nécessaire désormais. Mais la brigade est censée lutter contre tous les groupes armés. Si ce n’est pas le M23, ce sera un autre groupe et la situation ne va pas s’améliorer comme par magie", a ainsi expliqué à Reuters un diplomate, sous couvert d’anonymat.

En réponse à ces réticences, le texte du projet de résolution insiste sur le fait que cette brigade "sera établie à titre exceptionnel et qu’elle ne créera pas de précédent ou de préjudices concernant les principes des opérations de maintien de la paix".
 

Avec dépêches

Tags: RD Congo, ONU, M23,