Le leader de la gauche italienne, Pier Luigi Bersani, a renoncé, ce jeudi, à former un gouvernement après l'échec de ses pourparlers visant à constituer une majorité stable au Parlement italien.
Le dirigeant du centre gauche italien Pier Luigi Bersani a déclaré jeudi au président Giorgio Napolitano que ses discussions exploratoires en vue de former un gouvernement n’avaient pu aboutir et le chef de l’Etat a décidé de se saisir du dossier.
Giorgio Napolitano entamera vendredi à partir de 11h00 (10h00 GMT) de nouvelles consultations avec les partis politiques, ont annoncé ses services. Ces discussions dureront toute la journée.
Le premier dirigeant reçu au palais du Quirinal sera Silvio Berlusconi, fondateur du Peuple de la liberté (PDL). Le dernier, à 18h30 (17h30 GMT), sera Pier Luigi Bersani.
"J’ai dit au président que ma tentative n’avait pas abouti et le président a immédiatement décidé de voir par lui-même quelle était la situation", a déclaré jeudi le chef de file du centre gauche à l’issue de sa rencontre d’une heure avec Napolitano.
Un porte-parole du Parti démocrate de Bersani a tenu toutefois à souligner que ce dernier gardait espoir. "Il n’a pas renoncé", a-t-il dit.
L’alliance de centre gauche avait lancé dans la journée un appel de la dernière chance aux autres forces politiques pour tenter de former une coalition.
Les consultations n’ont pas progressé depuis que le chef de l’Etat a confié il y a six jours au chef de file du centre gauche, majoritaire à la Chambre des députés mais pas au Sénat à l’issue des élections du mois dernier, la tâche apparemment impossible de constituer une majorité stable au Parlement.
Le centre droit de Silvio Berlusconi a avancé l’idée d’une « grande coalition » avec le centre gauche, une proposition rejetée par Bersani.
Cabinet de technocrates ?
Le Mouvement Cinq Etoiles de l’humoriste Beppe Grillo a pour sa part refusé de s’allier au centre gauche, poussant l’Italie vers de nouvelles élections qui pourraient raviver la crise de la dette européenne.
Jeudi, le principal indicateur de confiance des marchés financiers, l’écart de rendement entre la dette italienne à dix ans et les « Bunds » allemands, qui servent de référence, s’est élevé à 350 points de base, 30 de plus qu’à la veille des élections des 24 et 25 février.
Devant l’incapacité des principales forces politiques à s’entendre, l’hypothèse de la constitution d’un nouveau cabinet de technocrates, comme celui qu’a dirigé Mario Monti pendant les dix-sept derniers mois, fait son chemin.
Ce serait probablement sans Mario Monti, humilié dans les urnes avec à peine 10% des voix et qui a sans doute reçu le coup de grâce mardi avec la démission de son ministre des Affaires étrangères, Giulio Terzi. Le président du Conseil s’est lui-même dit "impatient" de quitter ses fonctions.
Pour voter à nouveau, les Italiens doivent attendre que le Parlement désigne le successeur du président Napolitano, qui quittera son poste mi-mai et auquel la Constitution interdit de dissoudre le Parlement pendant les derniers mois de son mandat.
Or, cette mission s’annonce tout aussi compliquée, Pier Luigi Bersani s’opposant à la volonté affichée de Silvio Berlusconi, dont l’alliance de centre droit est la deuxième force parlementaire, de désigner le nouveau chef de l’Etat.
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