Le nouveau maître de Bangui, Michel Djotodia, a annoncé qu'il allait suspendre la Constitution centrafricaine. Le chef de la Séléka a également fait part de son intention de légiférer par ordonnance pendant une période de transition de trois ans.
Le coup d’État est désormais officiel. Le chef de la Séléka, Michel Djotodia, a annoncé, lundi 25 mars, au lendemain de la prise du pouvoir à Bangui par son mouvement, qu’il allait suspendre la Constitution et légiférer par ordonnance pour conduire la transition du pays.
"J'estime nécessaire de suspendre la Constitution du 27 novembre 2004, de dissoudre l'Assemblée nationale ainsi que le gouvernement. Pendant cette période de transition qui nous conduira à des élections libres, crédibles et transparentes, je vais légiférer par ordonnance", a déclaré Michel Djotodia. En légiférant par ordonnance, il pourra mettre en place des mesures presque immédiatement en évitant le traditionnel processus parlementaire.
Respect des accords de Libreville
Le nouvel homme fort de Bangui s’est également engagé, comme ses porte-paroles avant lui, à s’en tenir aux accords fixés le 11 janvier 2013 avec le gouvernement de l'époque : "En respectant l'esprit des accords de Libreville, je vais reconduire le Premier ministre [Nicolas Tiangaye, figure de l’opposition à François Bozizé], chef du gouvernement d'union nationale dans ses fonctions".
"Nous nous engageons à conduire désormais les destinées du peuple centrafricain pendant cette période de transition consensuelle de 3 ans conformément aux accords politiques de Libreville", a ajouté Michel Djotodia.
Il a ensuite énuméré les objectifs du prochain gouvernement, notamment "restaurer la paix et la sécurité, réorganiser les forces de défense et de sécurité, réorganiser l'administration territoriale" et "poursuivre le processus de DDR (désarmement, démobilisation et réintégration)" des anciens combattants.
"Nous regrettons les dégâts collatéraux (pillages, violences) et nous nous emploierons à y mettre fin très rapidement", a affirmé Michel Djotodia qui demande aux "travailleurs du secteur public et privé de reprendre le travail dès demain mardi".
La coalition Séléka a renversé dimanche le président François Bozizé qui s'est réfugié au Cameroun, selon la présidence camerounaise. Lundi, ce coup de force a été condamné par l'ensemble de la communauté internationale : l’Union africaine, les Nations unies, l’Union européenne et la France.
FRANCE 24 avec dépêches