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Sarkozy mis en examen pour abus de faiblesse, "une qualification grotesque"

La mise en examen de Nicolas Sarkozy, jeudi soir par le juge Gentil, pour abus de faiblesse à l'encontre de l'héritière de l'Oréal Liliane Bettencourt, a suscité la colère de la droite. L’UMP dénonce un "acharnement judiciaire".

C’est "Un coup de tonnerre" pour le quotidien "Libération", un "choc" et un "tremblement de terre", pour le "Parisien". L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour la première fois, jeudi 21 mars à Bordeaux, pour abus de faiblesse à l'encontre de l'héritière de l'Oréal Liliane Bettencourt. Un dossier qui, au terme de près de trois ans de procédure, aura troublé sa présidence.

Deux jours après la démission du ministre du Budget Jérôme Cahuzac, qui a ébranlé la gauche, la mise en examen de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt est un coup de massue pour l’UMP, qui fait bloc autour de son ancien président.

Haro sur la justice

À droite, c’est la stupéfaction. L’information a pris tout le monde de court dans la mesure où le nouveau rendez-vous de Nicolas Sarkozy avec le juge Jean-Michel Gentil était resté secret.

Nicolas Sarkozy "a considéré que le traitement qui lui était infligé" par la justice dans

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Réactions de Jean-François Copé et Henri Guaino
Sarkozy mis en examen pour abus de faiblesse, "une qualification grotesque"

l'instruction du dossier Bettencourt "était scandaleux", a indiqué vendredi sur RTL son avocat Maître Thierry Herzog.

Chez les ténors de l’UMP, on crie au scandale et à l’injustice. Thierry Mariani, député UMP des Français de l'étranger, s’est demandé pour sa part "s'il n'y a pas un certain acharnement de certains juges sur certaines personnalités". Tout comme Geoffroy Didier, co-président du collectif de l'UMP "La droite forte" qui s'est dit "choqué" par la décision du juge.

Henri Guaino, quant à lui, a dénoncé les dérives de la justice et s’en est pris directement au juge Gentil. "Ce qu’a fait ce juge est extrêmement grave, cette décision est irresponsable". Et d’ajouter, "Abus de faiblesse, pouvait-on imaginer qualification plus grotesque ?", s’interroge l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.

Interrogé sur les conséquences politiques de cette mise en examen, Benoist Apparu, l’ancien ministre du logement sous Nicolas Sarkozy, s'est voulu plus serein. "Les prochaines élections sont encore loin. Ce qui compte, c’est son honneur", a-t-il déclaré ce vendredi sur FRANCE 24.

"Je ne crois pas au hasard du calendrier"

Reste le problème du calendrier judiciaire, qui, loin de coller au calendrier politique, irrite la droite. Les délais nécessaires aux appels et aux pourvois en cassation après la clôture d'un dossier par un juge d'instruction ne permettent pas d'envisager un procès en

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Déclarations de Thierry Herzog, l'avocat de Nicolas Sarkozy sur Europe 1
Sarkozy mis en examen pour abus de faiblesse, "une qualification grotesque"

première instance avant fin 2014. Le procès, comme c'est souvent le cas dans les affaires politico-financières, sera vraisemblablement suivi d'un autre en appel, puis encore de nouveaux pourvois en cassation. Le tout pourrait mener l'affaire à la prochaine présidentielle.

"Je ne crois pas au hasard de calendrier", a lancé Laurent Wauquiez indigné. Selon l'ancien ministre, cette mise en examen "intervient à un moment où les Français reportent leur confiance vers Nicolas Sarkozy, par rapport à un François Hollande qui déçoit [...] Je n'aime pas quand la justice donne ainsi le sentiment d'être utilisée à des fins politiques."

Discrétion au PS

Au Parti socialiste, les déclarations se font plus rares et plus discrètes. Difficile pour la gauche de ne pas respecter la "présomption d'innocence" de Nicolas Sarkozy, comme elle l’a demandé pour l'ancien ministre socialiste du Budget, Jérôme Cahuzac.

Son premier secrétaire, Harlem Désir, a toutefois pris la parole, qualifiant

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d’"insupportable" l’idée de suggérer que la justice ne fait pas son travail. Et David Assouline, porte-parole du parti, a jugé jeudi soir que l'objet de la mise en examen de Nicolas Sarkozy était "grave pour un ancien président de la République".

Aux yeux de nombreux observateurs, cette affaire ne signe pas pour autant la fin de l’ancien président de la République. "C’est mal connaître Sarkozy d’imaginer que cette affaire l’arrêtera", confie Alain-Gérard Slama, éditorialiste au "Figaro", à FRANCE 24. "Au contraire, elle ne peut que le motiver davantage à se défendre car rien n’est établi", assure le journaliste.