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Les rebelles et le régime syrien s'accusent d'avoir recours aux armes chimiques

Les autorités syriennes ont accusé les rebelles d'avoir utilisé un arsenal chimique lors d'une attaque dans la province d'Alep, ce mardi. Une information immédiatement démentie par l'opposition et l'Armée syrienne libre.

Pour la première fois depuis le début du conflit syrien en mars 2011, Damas a ouvertement accusé les rebelles d’avoir utilisé, mardi, des armes chimiques lors d’une attaque à Alep, dans le nord du pays.

"Les terroristes ont tiré des roquettes contenant des substances chimiques à Khan al-Assal dans la région rurale d’Alep et selon les premières informations, une quinzaine de personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées", écrit l’agence de presse officielle Sana.

Moscou, allié indéfectible du régime de Assad, a également affirmé que les rebelles syriens avait eu recours à de telles armes.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a confirmé qu'un missile sol-sol avait bien visé une position de l'armée à Khan al-Assal, sans pouvoir dire toutefois si l'ogive contenait un arsenal chimique.

C'est la première fois que le régime de Bachar al-Assad porte une telle allégation contre "les terroristes", terme désignant, dans le vocabulaire officiel, les rebelles luttant contre le pouvoir à Damas.

Le ministre syrien de l'Information Omrane al-Zohbi, qui s’exprimait devant la télévision d’État, a ajouté que la Turquie et le Qatar, qui soutiennent l’opposition, portaient une "responsabilité juridique, morale et politique" dans cette attaque.

"Nous n'avons ni missiles de longue portée, ni armes chimiques"

Sans surprise, l’opposition et l’Armée syrienne libre (ASL) ont immédiatement démenti cette information, rejetant la faute sur les autorités de Damas. "Nous n'avons ni missiles de longue portée, ni armes chimiques", s’est défendu Louaï Moqdad, un porte-parole de l’ASL, lors de la réunion de l'opposition qui se déroule actuellement à Istanbul.

"(…) Nous pensons que [l’armée syrienne] a tiré un Scud avec des agents chimiques. Puis, tout d’un coup, nous apprenons que le régime retourne ça contre nous", a, pour sa part, déclaré Kassem Saadeddine, porte-parole du Haut Conseil militaire d’Alep.

De son côté la Maison Blanche a affirmé qu'elle ne disposait d'aucune preuves tendant à prouver que les rebelles syriens disposent d'armes chimiques. "Nnous voudrions mettre en garde le régime [qui profèreraient] de telles accusations pour éventuellement couvrir son propre recours à des armes chimiques", a ajouté Jay Carney, le porte-parole du président Obama, lors de son point de presse quotidien.

Au cours des derniers mois, les rebelles se sont emparés d'importants stocks d'armes appartenant à l'armée. Il est impossible, en revanche, d’affirmer que l’ASL ou d’autres factions de l’opposition seraient aujourd'hui en possession d’armes chimiques.

La communauté internationale soupçonne, au contraire, le régime de Damas de disposer d’arsenaux chimiques. Le régime de Assad n’a jamais démenti détenir ce type d’armement, et s'est toujours contenté d’affirmer que si tel était le cas, jamais ces armes chimiques ne seraient utilisées contre la population syrienne.


Avec dépêches