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Le groupe de Marignane se préparait à passer à l'acte "dans les jours à venir"

Le procureur de Paris a annoncé, ce lundi, que le groupe de Marignane démantelé en fin de semaine dernière dans le sud de la France préparait un attentat sur le sol français. Ses trois membres sont accusés d’avoir stocké des explosifs.

Arrêtés jeudi et vendredi 7 et 8 mars à Marignane (Bouches-du-Rhône) et Saint-Cyr-sur-Mer (Var), trois hommes soupçonnés d'avoir stocké des explosifs ont été déférés, ce lundi, devant la justice. Malgré un amateurisme évident, les suspects sont accusés d’avoir agi en vue de perpétuer un éventuel attentat en France, a annoncé le procureur de Paris, François Molins. Selon lui, le groupe de Marignane "était [par ailleurs] en mesure de commettre à très court terme - probablement dans les jours à venir - un attentat à la bombe sur le territoire français".

Un "atelier de fabrication d'explosifs et d'élaboration d'engins explosifs artisanaux" a été découvert au domicile du principal suspect, selon le procureur. Il contiendrait, notamment, 50 g de TATP, un explosif très puissant, 150 kg de nitrate et "deux litres d'acétone pouvant permettre la fabrication de 600 grammes de TATP supplémentaire". Selon M. Molins, ces produits correctement combinés auraient pu faire des "dégâts considérables sur un rayon de plusieurs centaines de mètres". Arrêté dans un premier temps, un quatrième homme, le père de l'un des suspects, a finalement été libéré.

Mise en scène sur Facebook et menaces contre la Maison Blanche

Les trois suspects présentent des profils et des méthodes atypiques. Un seul, en effet, possédait un casier judiciaire de droit commun et tous agissaient de manière peu discrète. Ils se mettaient notamment en scène sur Facebook, avaient envoyé un mail de menaces à la Maison Blanche ou encore brandissaient un drapeau avec la "chahada", la profession de foi des musulmans, sur leur immeuble.

Un an après les drames de Toulouse et de Montauban qui ont fait sept morts - dont trois enfants -, les accusés semblent avoir été influencés par le "tueur au scooter", Mohamed Merah. "Les investigations avant leurs interpellations avaient permis de relever des échanges au terme desquels ils s'entraînaient à fabriquer des explosifs sur fond d'une radicalisation djihadiste, d'une glorification de Mohamed Merah et finalement d'une volonté affirmée de passer à l'acte", confie M. Molins.

Outre le groupe de Marignane, les membres de la cellule de Torcy, qui avaient jeté une grenade contre une épicerie juive de Sarcelles en octobre dernier, mais aussi des membres de Forsane Alizza ou encore plusieurs Français soupçonnés d'avoir voulu faire le djihad à l’étranger, notamment au Mali, ont été interpellés depuis l'affaire Merah.

Avec dépêches