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Le prix Net-citoyen de RSF met en lumière la cyber-censure au Vietnam

Blogueur vietnamien très critique à l'encontre des autorités de son pays, Huynh Ngoc Chen a reçu le prix 2013 Net-citoyen décerné par l'association de défense de la liberté d'expression Reporters sans frontière et le géant d'Internet Google.

Il n'hésite pas à critiquer le gouvernement vietnamien sur son blog qui, malgré la censure exercée par les autorités de Hanoï, enregistre plus de 15 0000 visites chaque jour. Huynh Ngoc Chen a été élu, jeudi 7 mars, Net-citoyen 2013 par l'organisation des défense de la liberté d'expression Reporters sans frontières (RSF) et Google.

Ce journaliste-citoyen a été choisi par plus de 40 000 internautes qui ont pu départager sur la chaîne YouTube de RSF les neuf nominés retenus cette année. "Ce prix représente beaucoup pour moi, c’est une nouvelle source d’inspiration. C’est aussi et surtout une récompense et un espoir pour les blogueurs et les journalistes indépendants au Vietnam", a déclaré le lauréat peu après l'annonce de son prix qui s'accompagne d'un chèque de 2 500 euros.

Parmi les thèmes de prédilection de Huynh Ngoc Chen : la défense des droits de l'Homme dans son pays et les disputes territoriales entre le Vietnam et la Chine en mer orientale. Des prises de position qui, d'après RSF, ont valu au blogueur d'être suivi et mis sur écoute par les autorités vietnamiennes. Son site est, en outre, bloqué et est accessible depuis le Vietnam uniquement grâce à un logiciel permettant de se rendre anonymement sur Internet.

Le Vietnam dans le collimateur

Ce prix est aussi l'occasion pour RSF de pointer du doigt la censure qui sévit au Vietnam et le contrôle très strict que le gouvernement exerce sur le Web. Le pays se situe à la 172e place sur 179 dans le dernier classement mondial de la liberté de presse publié en janvier 2013 par RSF. "Les acteurs de l’information en ligne, blogueurs et Net-citoyens, font face à une intensification de la répression ces derniers mois", souligne l'organisation dans le communiqué publié à l'occasion de l'annonce du prix. Sur 14 dissidents condamnés début janvier à des peines de prison, neuf étaient des cyber-activistes.

Partenaire du prix Net-citoyen depuis 2010, Google justifie son soutien à cette initiative par la constatation que ses produits sont "bloqués dans plus de 25 des quelque 150 pays dans lesquels nous offrons nos services", souligne William Echikson, responsable chez Google de la liberté l’expression pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient.