![Nicolas Sarkozy salue la main tendue de Kabila au Rwanda Nicolas Sarkozy salue la main tendue de Kabila au Rwanda](/data/posts/2022/07/14/1657820867_Nicolas-Sarkozy-salue-la-main-tendue-de-Kabila-au-Rwanda.jpg)
Dans le discours qu'il a prononcé devant le Parlement congolais, le président français a salué la "décision courageuse" de Kinshasa d'avoir invité le Rwanda à une opération militaire conjointe pour pacifier l'Est du pays.
En visite en République démocratique du Congo (RDC) – première étape d’une tournée express en Afrique subsaharienne –, le président français Nicolas Sarkozy a applaudi les efforts de rapprochement entre le pays et son voisin ennemi, le Rwanda.
"Il y a quelques semaines, le président Kabila a tendu la main au Rwanda pour coopérer dans la lutte contre les forces hutues rwandaises (FDLR). Ce fut une décision courageuse", a déclaré le chef de l’État français devant le Parlement congolais.
Le plan de paix entre la RDC et le Rwanda est un sujet délicat pour le président français, qui était attendu de pied ferme à Kinshasa après avoir préconisé un "partage des richesses" congolaises avec Kigali.
En janvier dernier, alors que la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda ravageait le Nord-Kivu (est du pays), Nicolas Sarkozy avait évoqué "un partage des richesses" et un "partage de l’espace" entre le Rwanda, "pays à la démographie dynamique et à la superficie petite" et la RDC, "pays à la superficie immense et à l’organisation étrange des richesses frontalières".
Ces déclarations avaient provoqué un immense tollé en RDC, où l’idée avait été perçue comme une tentative d’amputation du territoire national.
Devant le Parlement congolais, et après un entretien avec son homologue Joseph Kabila, Nicolas Sarkozy a tenté de calmer les esprits à Kinshasa en "choisissant les bons mots, le bon ton, pour tenter de rassurer tout le monde", explique Melissa Bell, envoyée spéciale de FRANCE 24 dans le pays. "Dans son discours, plus question de partage. Il a plutôt parlé, en termes assez vagues, d’une nécessité de trouver des projets qui permettent de fédérer les pays", poursuit-elle.
Après la RDC, le Congo-Brazza et le Niger
Après l’épreuve de la RDC, le président français se rendra au Congo-Brazzaville, où il effectuera une visite éclaire. Cette deuxième étape s’annonce tout aussi périlleuse. À quelques mois de l’élection présidentielle qui doit se dérouler dans le pays, la "visite d’amitié" de la France pourrait être perçue comme un soutien au chef de l'État, Denis Sassou Nguesso, ce qu’essaie d’éviter à tout prix l’Élysée.
Nicolas Sarkozy a prévu de s’entretenir avec des adversaires politiques du régime et, au cours d’une allocution devant le Parlement, devrait insister sur "l’importance d’une élection honorable". La dernière élection au Congo, en 2002, avait été entachée de multiples irrégularités.
La troisième et dernière étape de la tournée africaine de Nicolas Sarkozy – quelques heures au Niger – s’annonce moins épineuse. Le président français devrait y aborder la question de l’uranium, après la signature, en janvier, d’un nouveau contrat d’exploitation du minerais avec Areva, le numéro un mondial du nucléaire, éludant ainsi la question de la démocratie, à l’origine au programme de la visite présidentielle.