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Heurts meurtriers à Conakry à l'approche des législatives de mai

La tenue des législatives, prévue en mai, suscite un regain de tensions en Guinée. Six personnes ont été tuées depuis mercredi à Conakry, théâtre de heurts entre les forces de l'ordre et des manifestants réclamant le report du scrutin.

Cinq civils et un policier sont morts à Conakry, la capitale guinéenne, théâtre depuis le mercredi 27 février de violents heurts opposant des manifestants aux forces de l'ordre, selon des sources hospitalières et du ministère de la Santé.

Mercredi, une marche d’opposants au gouvernement, réclamant un report des législatives prévues le 12 mai, a dégénéré en de violents affrontements. Le lendemain, alors qu'une journée "ville morte" était organisée, de nouvelles échauffourées ont éclaté dans des quartiers de la banlieue de Conakry réputés proches de l'opposition. Lors des journées de mercredi, jeudi et vendredi, deux civils et un policier ont trouvé la mort. Trois personnes "blessées [jeudi] par une arme à feu", sont également décédées, dans la nuit de samedi à dimanche, a annoncé le gouvernement guinéen.

Au total, plus de 200 personnes ont été blessées, d'après un décompte de l'AFP, et 62 personnes ont été arrêtées, d'après les autorités de Conakry.

Le président Condé convoque une réunion

Le gouvernement a affirmé, samedi, dans un communiqué qu'il entendait "faire toute la lumière sur les circonstances de la mort de ces concitoyens". Une rencontre entre le président Alpha Condé et des acteurs de la scène politique ainsi que de la société civile est par ailleurs prévue lundi matin, notamment pour discuter des législatives.

L'opposition a décidé que "par respect pour l’institution, [elle] enverra une délégation pour la représenter à cette rencontre avec le chef de l'État, mais sans ses principaux leaders", a affirmé, dimanche, l'ancien Premier ministre Sidya Touré, un de ses responsables. "Nous voulons un dialogue franc et sincère pour que ce qui est dit soit fait", a indiqué Lansana Kouyaté, lui aussi ex-chef du gouvernement aujourd'hui dans l'opposition.

L'opposition guinéenne multiplie ces derniers mois les manifestations pour exiger des législatives libres et transparentes. Le scrutin, repoussé depuis 2011, est maintenant fixé au 12 mai.

France 24 avec dépêches