L'ex-président malgache, Marc Ravalomanana, a adressé depuis son refuge du Swaziland son premier message public depuis sa démission. Qualifiant de "coup d'État" la prise de pouvoir de son rival, il exhorte ses partisans à "sauver la Nation".
Aux abonnés absents depuis qu'il a quitté le pouvoir, le 17 mars, l'ex-président malgache Marc Ravalomanana a adressé mercredi, pour la première fois, un message à ses partisans. Il leur a demandé de "sauver la Nation" après le "coup d'État" qui a permis l'arrivée au pouvoir de son rival et ancien maire de la capitale, Andry Rajoelina.
"Ils ne peuvent pas prendre le pouvoir illégalement en utilisant la force et les armes. On ne l’accepte pas", a ainsi affirmé Ravalomanana. Une prise de parole forte selon Grégoire Pourtier, correspondant de FRANCE 24 à Antananarivo : "Il a montré qu’il n’était pas hors jeu. Le message, certes enregistré, a rassuré ses partisans", ajoute le journaliste.
Depuis sa démission forcée le 17 mars, l’ex-président s’est fait discret. Il a officiellement "réapparu" mardi à Mbabane, capitale du Swaziland, qui accueillera, le 30 mars, un sommet de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) pour décider de sanctions à l'encontre du régime d' Andry Rajoelina.
Des milliers de manifestants en colère
"Je remercie Dieu parce que je suis en vie. Il y a une semaine déjà, il y a eu un pillage du pouvoir, c'est pour cela que je suis parti. Ayez confiance, je vous soutiens (...) et nous nous reverrons bientôt", a affirmer l'ancien chef d'État, cherchant à rallier les foules.
"Venez nombreux, peuple malgache, fonctionnaires, sauver la Nation, défendre l'union et l'unité nationales", a-t-il ainsi déclaré, encourageant ses partisans à descendre dans la rue.
Depuis trois jours, des milliers de manifestants réclament avec colère le départ d’Andry Rajoelina, scandant "Andry miala" (Andry dehors).
"La ville est de nouveau divisée et revit les mêmes événements qu’en janvier, quand Andry Rajoelina avait lancé son mouvement de protestations", commente Grégoire Pourtier, qui note au passage l’ironie de la situation : "Les partisans de Ravalomanana sont installés place de la Démocratie… où se retrouvaient, en janvier, les partisans de l’ancien maire d’Antananarivo."