
Les républicains et démocrates du Congrès américain n'ont pas réussi à s'entendre sur un plan de réduction des dépenses publiques. Conséquence : des coupes budgétaires vont amputer le budget fédérale de 85 milliards de dollars en 2013.
Il n'y a pas eu d'accord et les coupes automatiques dans le budget américain vont démarrer à partir de vendredi 1er mars. La Maison Blanche et les républicains du Congrès n'ont pas trouvé de terrain d'entente dans la nuit de jeudi à vendredi pour réduire les dépenses de l’État afin de faire baisser le déficit. Le président Barack Obama a blâmé, vendredi, l'intransigeance de l'opposition républicaine et appelé à ce que les négociations reprennent et aboutissent au plus vite à un accord.
C’est le nouvel épisode de la saga du fiscal cliff, ou falaise fiscale, qui dure depuis plusieurs mois à Washington. Le 31 décembre 2012, l’administration Obama et les républicains avaient signé un accord a minima qui permettait de négocier jusqu’au 1er mars pour obtenir un plan global de réduction du déficit américain.
Le constat d'échec signifie que des coupes automatiques vont amputer 85 milliards de dollars aux dépenses publiques en 2012 et 1 200 milliards de dollars sur dix ans. Le président américain Barack Obama a prévenu que ce sont les dépenses militaires et de sécurité qui seraient les plus affectées, mais une grande partie des programmes sociaux américains connaîtraient un sérieux coup de rabot. Tour d’horizon des principales conséquences pour l'économie américaine.
Santé : Kathleen Sebelius, secrétaire à la Santé et aux Services sociaux de l’administration Obama a souligné que les coupes budgétaires automatiques conduiraient, notamment, à priver 30 000 enfants de services de soins publics. Les maisons de retraite aux États-Unis se verraient privées, en 2012, de quatre millions de repas subventionnés par l’État. Elle insiste également sur le danger pour 373 000 personnes atteintes de “désordres graves” qui n’auraient plus accès à des centres de traitements adaptés, faute de fonds.
Éducation : Le budget du programme Head Start qui fournit une éducation et un encadrement social aux enfants les plus démunis perdrait 406 millions de dollars. Selon les calculs de l’administration américaine, environ 70 000 enfants ne pourraient alors plus en bénéficier.
Transport aérien : La Federal Aviation Administration (FAA) qui gère les contrôles du trafic aérien perdrait près de 620 millions de dollars, ce qui entraînerait des périodes de chômage technique pour les employés de cette administration.
Une baisse qui, d’après un rapport d’un comité parlementaire américain, devrait entraîner davantage de retards dans les vols - pour cause de contrôles aériens plus sporadiques - et donc avoir impact négatif sur le tourisme.
Aide humanitaire : Ce ne sont pas seulement les États-Unis qui seraient affectés si le Congrès n’arrive pas à trouver un accord. John Kerry, le nouveau secretaire d’État américain, a évoqué une baisse probable de 200 millions de dollars de l'aide humanitaire à certaines régions comme la Corne africaine ou le Sahel. Les programmes américains d’aide à la lutte contre le sida et la malnutrition dans le monde perdraient également environ 400 millions de dollars.
Système judiciaire : Le budget du département américain de la Justice devrait être allégé de quelque 1,6 milliard de dollars. Une baisse qui devrait se traduire, d’après l’administration américaine, par la suspension “de toute activité” dans deux prisons fédérales. Le budget des programmes de traitement médicaux et psychiatriques de certains criminels serait abaissé d’environ 20%.
La Défense américaine : L’armée américaine perdrait 17 milliards de dollars ce qui, d’après le Pentagone, empêcherait de fournir un entraînement à 80% des militaires au sol et oligerait à mettre un terme au contrat de 3 100 intérimaires. La marine américaine attend de connaître l’issue des négociations pour décider si elle peut se permettre ou non d’envoyer un deuxième porte-avion dans le golfe Persique. Enfin, 100 000 militaires en moins serviraient l’armée américaine et la Garde fédérale l’année prochaine.