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Les États-Unis annoncent une aide de 60 millions de dollars à l'opposition syrienne

Une réunion des "Amis du peuple syrien" s'est tenue à Rome entre onze pays et l'opposition syrienne, en présence du secrétaire d'État américain John Kerry pour doper l'aide à la rébellion.

Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, a annoncé, jeudi 28 février, des aides directes à l’opposition et aux rebelles syriens lors d'une réunion des "Amis du peuple syrien", à Rome, où il a rencontré pour la première fois le leader de l'opposition syrienne Ahmed Moaz al-Khatib. Il a déclaré lors d'une conférence de presse que Washington allait donner 60 millions de dollars à l'opposition syrienne en matériels "non létaux" et fournir une aide médicale et de la nourriture à l'Armée syrienne libre (ASL). "Cette aide directe", sera envoyée "dans les prochains mois", a précisé le

L'opposition syrienne reporte sine die sa réunion à Istanbul

La réunion de l'opposition syrienne, prévue samedi à Istanbul pour désigner un "Premier ministre" chargé du futur gouvernement en territoire rebelle, a été reportée sine die, a affirmé jeudi un membre de la Coalition nationale de l'opposition.

"La conférence a été reportée sans qu'aucune nouvelle date n'ait été fixée. Je ne peux donner immédiatement des raisons et je n'exclus pas son annulation", a affirmé Samir Nachar, membre de la Coalition. (AFP)

secrétaire d'Etat américain.

John Kerry s'est également s'entretenu avec des représentants de dix autres pays -Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Turquie, Egypte, Jordanie, Arabie saoudite, Qatar et Emirats arabes unis- qui soutiennent les opposants au président syrien Bachar al-Assad.

"Les ministres ont promis plus de soutien politique et matériel à la Coalition (nationale syrienne), représentant unique et légitime du peuple syrien et d'apporter plus d'aide concrète à l'intérieur de la Syrie", est-il précisé dans le communiqué qui a été rendu public après la réunion.

Les ministres "ont souligné la nécessité de changer l'équilibre du pouvoir sur le terrain" et ont "déploré les livraisons continues d'armes au régime (du président Bachar al-Assad) par des pays tiers. Une critique implicite adressée à la Russie qui continue de livrer armes et munitions à Damas.

Depuis quelques jours, l'activité diplomatique sur la Syrie s’intensifie. La communauté internationale met désormais Damas et l'opposition sous pression pour que des négociations permettent de trouver une issue à la guerre.

Lors de l’étape parisienne du premier voyage du chef de la diplomatie américaine, mercredi, John Kerry a déclaré aux côtés de son homologue Laurent Fabius "étudier les moyens d'accélérer la transition politique" en Syrie tout en précisant vouloir le départ du président Bachar al-Assad. Par ailleurs, sur le terrain, "l'opposition a besoin de davantage d'aide (...) dans les zones libérées", a martelé le secrétaire d'État américain, sans dire quelle assistance serait apportée.

Un premier succès diplomatique pour John Kerry

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Les fonds américains fourniront aide médicale et nourriture aux syriens
Les États-Unis annoncent une aide de 60 millions de dollars à l'opposition syrienne

Alors que l'issue de ces pourparlers reste pour l'instant inconnue, cette rencontre est d’ores et déjà un premier succès pour John Kerry. Le secrétaire d’Etat américain a convaincu Ahmed Moaz al-Khatib de renoncer à boycotter ce rendez-vous des "Amis du peuple syrien". Jugeant "honteux"  "le silence international sur les crimes commis quotidiennement" en Syrie, le chef de l'opposition avait décidé, le 23 février, de ne plus participer à plusieurs rendez-vous à l'étranger. La promesse "d’aides spécifiques pour soulager la souffrance de (son) peuple" avancées par les États-Unis et le Royaume-Uni, ont finalement changer la donne.

Pour l'ambassadeur de la Coalition nationale syrienne, il est temps d'armer les rebelles. "Il faut qu'on puisse au moins pouvoir acheter des armes pour neutraliser l'aviation syrienne. Elle bombarde la population qui a des moyens modestes", avance Monzer Makhous, interviewé par FRANCE 24.

Vers une aide non létale des États-Unis

Divisé à l'été 2012 sur l'opportunité ou non d'armer la rébellion, le gouvernement de Barack Obama semble avoir changer de stratégie. Refusant toute assistance militaire depuis des mois, les Américains pourraient désormais fournir une aide "non létale" à la rébellion.

Le Washington Post et la chaîne CNN ont ainsi affirmé mercredi que l’administration américaine avait décidé de fournir de l’équipement "non létal" aux combattants de l'opposition syrienne, à savoir des gilets pare-balles, des véhicules blindés et du matériel de vision nocturne et de transmission. Un entraînement militaire de combattants triés sur le volet serait également envisagé, ainsi que la livraison de colis d’aide humanitaire, selon les sources officielles citées par ces médias.

La Russie, grand allié du régime de Bachar al-Assad jusqu'à présent, a également pressé cette semaine l'opposition et le régime syrien d'entamer un dialogue. Damas s'est dit prêt à discuter, même avec des groupes armés, une offre rejetée par la rébellion tant que Bachar al-Assad ne sera pas parti.

Avec dépêches