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Les cardinaux privés de Twitter pendant le conclave

Quelque 117 cardinaux se réuniront à Rome aux alentours du 15 mars pour élire le pape qui succèdera à Benoît XVI. Craignant des fuites, le Vatican a prohibé Twitter pendant toute la durée du conclave.

Un tweet ou de la fumée ? Qu'est-ce qui s'échappera de la chapelle Sixtine ? Afin de s’assurer que le traditionnel filet de fumée blanche ait la primeur de l’annonce de l’élection du nouveau pape, le Saint-Siège tient à prendre un maximum de précautions. Les 117 cardinaux appelés à désigner le successeur de Benoît XVI seront donc privés de Twitter et de tout autre outil de communication avec le monde extérieur lors du conclave qui pourrait débuter avant la mi-mars.

Si la mesure peut faire sourire, elle s'appuie sur des inquiétudes fondées pour le Vatican. Selon le site anglophone Catholic News Service, au moins neuf cardinaux sont particulièrement actifs et influents sur Twitter. Parmi eux, le cardinal Timothy M. Dolan de New York qui totalise à ce jour près de 85 000 abonnés à son flux d’informations. Souvent donné comme un des successeurs potentiels à Benoît XVI, le cardinal italien Gianfranco Ravasi, qui tweete en trois langues, est suivi, quant à lui, par environ 40 000 personnes. Un tweet indiscret signifierait donc un buzz planétaire assuré…

Très assidus sur le réseau de microblogging, la majorité de ces neuf cardinaux des temps modernes ont rapidement commenté, de façon plus ou moins prolixe, l'annonce, le 11 février, de la renonciation du pape. C’est le cas du cardinal espagnol Lluis Martinez Sistach de Barcelone qui a tenu, sous les yeux de ses quelque 3 000 abonnés, à remercier le pape pour l’ensemble de son action. Selon lui, la décision de Benoît XVI "est l’expression de sa profonde spiritualité et de son grand amour pour l’Église".

Fraîchement débarqué sur Twitter, le cardinal américain Roger M. Mahony a, pour sa part, annoncé son déplacement à Rome à l’occasion du conclave, promettant à ses abonnés de "tweeter" tous les jours, avant de modérer quelque peu son enthousiasme. "Le Saint-Esprit sera le responsable [de l'élection du nouveau pape], pas les médias. Celui que nous vous dévoilerons sera l’élu de Dieu", a-t-il ajouté quelques jours plus tard, tentant de relativiser le rôle des réseaux sociaux.