Le président français a indiqué, jeudi soir, travailler en coopération avec le Nigeria et le Cameroun pour tenter de localiser les sept otages français. Dans la journée, Paris avait démenti leur libération, annoncée par des sources camerounaises.
Paris a démenti l’information selon laquelle les sept otages français, enlevés mardi dans l’extrême-nord du Cameroun, avaient été libérés ce jeudi matin.
Le président François Hollande a déclaré jeudi que les autorités françaises étaient actuellement "en pleine coopération" avec le Nigeria et le Cameroun pour tenter de localiser les sept Français pris en otages mardi dans le nord du Cameroun et retenus "sans doute en deux groupes".
"Nous sommes en pleine coopération avec les autorités nigérianes et camerounaises pour localiser l'endroit où seraient retenus nos ressortissants", a-t-il dit devant la presse lors d'un déplacement à l'université de la Sorbonne à Paris.
"Nous ne sommes pas en mesure de confirmer malheureusement l’information qui avait fait état ce matin de leur libération […] Nous avons contacté les familles des otages pour leur dire que nous n’avions aucune information qui recoupe ce qui a été dit", a déclaré Didier Le Bret, le directeur du Centre de crise du Quai d’Orsay, sur FRANCE 24. "Il faut faire très attention à ce que l’on dit […] Il faut être extrêmement vigilants", a-t-il ajouté.
itFausse information
Tout a commencé, plus tôt, ce jeudi matin, par l'annonce d'un officier supérieur de l’armée camerounaise, qui a affirmé que "les otages [étaient] sains et saufs et [étaient] aux mains des autorités nigérianes". "Ils ont été retrouvés abandonnés dans une maison dans la localité de Dikwa", une ville du nord-est près de la frontière camerounaise, avait-il déclaré à l'AFP.
La fausse information, qui n’avait pas été confirmée par la présidence ou les Affaires étrangères, avait pourtant été reprise plus tôt par les médias français et même confirmée par le ministre français des Anciens combattants, Kader Arif, qui est ensuite revenu, quelques minutes plus tard, sur ses affirmations. "Il s'agissait d'informations transmises par voie de presse, il n'y a pas, pour le moment, de confirmation officielle à ce stade" de leur libération, s'est-il excusé.
"Folle rumeur"
Le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a lui aussi démenti au micro de Willy Bracciano, l'envoyé spécial de FRANCE 24 à Yaoundé, la remise en liberté des sept otages français, parlant d'une "folle rumeur".
Même son de cloche du côté du Nigeria. Sagir Musa, le porte-parole de la JTF ("Joint Task Force", ou Force conjointe militaire-police qui assure la sécurité dans l’État de Borno, dans le nord-est du Nigeria) confirme qu'ils n'ont pas été retrouvés. "La rumeur qui circule est infondée", a-t-il déclaré au micro de Julie Vandal, la correspondante de FRANCE 24 à Abuja.
Mercredi, Paris avait dit "tout faire" pour retrouver les sept Français - dont quatre enfants de 5 à 12 ans -, soupçonnant ouvertement la secte islamiste nigériane Boko Haram d'être à l'origine de l'enlèvement. Des gendarmes français participent depuis mardi à l'enquête au Cameroun.
Il s'agit du premier enlèvement de Français depuis le début de la guerre lancée par Paris le 11 janvier au Mali pour déloger les groupes islamistes armés qui occupaient le nord du pays.
it