Un responsable des Gardiens de la révolution iranienne a été tué par des hommes armés sur la route entre la Syrie et le Liban. Le corps armé d’élite du régime islamique accuse "des mercenaires à la solde de l’entité israélienne".
Un haut responsable iranien assassiné dans la nuit de mercredi à jeudi, sur la route entre Damas et Beyrouth. Selon le Hezbollah libanais et l’ambassade iranienne au Pays du Cèdre, il s’agit de Hessam Khoch-Nevis, un ingénieur, chef du Comité iranien pour la reconstruction du Liban (mis en place après la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah chiite, NDLR). D’après cette version, l’homme en question "a trouvé la mort des mains des terroristes" pendant son trajet entre Damas et la capitale libanaise.
Mais selon l’agence de presse officielle iranienne Fars qui publie un communiqué des Gardiens de la révolution islamique iranienne (Pasdarans), la victime est le général Hassan Chateri, membre de ce corps armé d’élite du régime islamique. Il est tombé dans une embuscade tendue par "des mercenaires à la solde de l’entité israélienne" sur la route entre Damas et Beyrouth. Vérification faite, il s’agit du même personnage. En fin de matinée, l’agence Fars a fini par indiquer que Hassan Chateri avait pour pseudonyme le nom de Hessam Khoch-Nevis, mettant un terme à la confusion sur l’identité du responsable iranien.
"Il s’agit d’un très haut responsable iranien, plusieurs médias indiquent qu’il était responsable de la brigade al-Qods [l'unité des Pasdarans chargée des opérations à l'étranger NDLR] au Liban", explique Sélim El Meddeb, le correspondant de FRANCE 24 à Beyrouth. Preuve de l’importance du personnage, l’agence Fars indique que ses funérailles se tiendront en présence des principaux dignitaires des Gardiens de la révolution, dont le commandant de cette armée prétorienne, Mohammad Ali Jafari, son adjoint Hossein Salami, et le commandant de la Force Qods, Qassem Soleimani.
Assassiné en Syrie ?
De son côté, la chaîne américaine CNN rappelle que le général Hassan Chateri est inscrit sur les listes de personnalités iraniennes, établies par Washington, frappées de sanctions à cause de leurs liens avec des organisations terroristes. Et ce en référence au Hezbollah, le mouvement politico-militaire chiite, avec lequel le général était en rapport.
Certaines photos publiées par le site indépendant iranien "Mashreghnews" le montrent en effet en présence de cadres du parti de Hassan Nasrallah.
Du côté syrien, un chef de la rébellion, cité par l’agence Reuters, a déclaré que l'attaque avait été perpétrée par des combattants rebelles près de la ville syrienne de Zabadani, à quelques kilomètres de la frontière libanaise. En territoire syrien donc, alors que les communiqués iraniens officiels entretenaient le flou sur le lieu de l’assassinat en évoquant uniquement un trajet entre Damas et Beyrouth. Toutefois cette information ne peut être confirmée par une source indépendante.
Jusqu’ici, et à plusieurs reprises, Téhéran avait démenti la présence de membres des Gardiens de la révolution en Syrie. Lundi,
le journal américain Washington Post citait une source au sein de l'administration Obama affirmant qu’au moins 50 000 combattants pro-Assad soutenus par l'Iran opèrent en ce moment en Syrie. Téhéran leur fournit une aide financière et militaire, précise le quotidien, qui note également que des instructeurs issus du Corps des Gardiens de la révolution sont envoyés sur place en vue d'entraîner les soldats de l’armée syrienne