logo

Un ancien flic sème la terreur à Los Angeles

La police de Los Angeles (LAPD)a lancé une vaste chasse à l’homme pour retrouver un ancien officier accusé du meurtre de trois personnes. Le fugitif mène une vendetta après avoir été révoqué par le LAPD.

Il s’appelle Christopher Dorner. Depuis quelques jours, cet ancien policier noir, suspecté du meurtre de trois personnes, est devenu l’ennemi public numéro un en Californie. Police de Los Angeles (LAPD), FBI et autorités locales ont lancé une vaste chasse à l’homme à travers le sud de l'État pour retrouver cet ancien réserviste de la Marine qui semble s’être lancé dans une véritable vendetta.

Sa folie meurtrière débute le 3 février. Ce jour-là, Christopher Dorner tue à Irvine Keith Lawrence et Monica Quan, la fille de Randy Quan, un policier à la retraite qu'il juge responsable de son renvoi. Quelques jours plus tard, le 7 février, l’homme de 33 ans abat un officier à Riverside et en blesse deux autres.

Pour expliquer son geste, Christopher Dorner a publié le 4 février sur Facebook une véritable déclaration de guerre à l’encontre de la police de Los Angeles qu’il accuse de "racisme", "dissimulations" et  "corruption". Pour l’ancien policier, l’atmosphère est "même pire" qu’à l’époque de l’affaire Rodney King en 1992. Battu à mort par des policiers blancs, le décès du jeune homme noir avait alors déclenché les plus graves émeutes de l’histoire de la ville.

"Une réhabilitation sans condition"

Dans son long manifeste, l’homme déclare vouloir blanchir son nom. Il menace de mort toutes les personnes qu’il juge responsables de son renvoi et réclame sa réhabilitation "sans négociation". Car Christopher Dorner a perdu son badge en 2009 après une enquête disciplinaire. L’officier avait alors accusé sa supérieure, Teresa Evans, d’avoir molesté un jeune schizophrène lors d’une interpellation à San Pedro, en août 2007.

Le père du jeune homme interpellé, Richard Gettler, avait alors livré un témoignage corroborant la version de Christopher Dorner, selon Radio Canada. Voyant le "visage bouffi" de son enfant, Richard Gettler avait interrogé son fils qui lui avait confié avoir reçu deux coups de pied à la poitrine de la part d'un policier. En vain. Les investigations menées par les affaires internes ont finalement désavoué Christopher Dorner.

Présenté comme "extrêmement dangereux", Christopher Dorner fait aujourd’hui trembler la police de la ville. Alors que plus de 40 personnes visées par son manifeste ont été placées sous protection, le commissariat d’Hollywood, également pris pour cible dans son manifeste, est désormais bouclé et son accès soigneusement contrôlé.

"C’est quelqu’un qui est très bien entraîné, performant, un ancien officier de police avec l’expérience de militaire donc quand vous lisez les menaces de son manifeste, vous ne pouvez que les prendre au sérieux", souligne sur CBS Greg McCurdy, bras droit du shérif de Las Vegas.

Le LAPD tente de sauver son image

Face à la folie meurtrière de Christopher Dorner, la police de Los Angeles a annoncé samedi 9 février la réouverture de l’enquête sur les conditions de son licenciement. "Nous allons complètement revenir sur le dossier de Dorner en 2007 pour y inclure un réexamen de toutes les preuves et réinterroger les témoins", a déclaré le chef du département de la police de Los Angeles Charlie Beck.

Le LAPD se défend pourtant de vouloir ainsi apaiser la folie meurtrière de son ancien officier. "Il ne s’agit pas de calmer un meurtrier, affirme Charlie Beck dans le "Los Angeles Times", mais de prouver au public que la police est juste et transparente".

Dimanche 10 février, au quatrième jour d’une traque digne d’une superproduction hollywoodienne, les recherches se concentraient sur la région montagneuse de Big Bear où les autorités ont retrouvé quelque jours auparavant le véhicule calciné du suspect. Christopher Dorner, lui, reste introuvable.