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Libérée, la ville de Douentza vit malgré tout en état de siège et sans électricité

Douentza, située sur un axe stratégique menant à Gao, a été libérée mais l'armée continue d'encercler la ville pour contrer un éventuel retour des islamistes. En état de siège et sans électricité, la ville peine à vivre. Reportage.

Libérée le 21 janvier 2013 par les forces françaises et maliennes, la ville de Douentza, située à 800 kilomètres de Bamako, ne connaît pas encore une situation tranquille. La moitié de la population a fui la ville par peur des djihadistes et des frappes aériennes.
Pour contrer un éventuel retour des insurgés islamistes, l’armée malienne encercle littéralement la ville, une situation qui étouffe les habitants de cette localité qui attirait autrefois les touristes.

Située en pays dogon, Douentza constitue un point de passage stratégique vers Gao et Kidal - une route que l’armée malienne entend bien verrouiller. Ces derniers jours, des bombes artisanales et des mines ont été retrouvées sur cette route. L'une d'entre elles a tué 4 civils. La consigne est donc claire : seuls les convois militaires sont autorisés à traverser la ville en direction de Gao, ainsi que quelques camions de ravitaillement.

"On est comme sous embargo"

La ville se retrouve en état de siège, les marchés ne sont plus approvisionnés et même l'électricité est coupée. Les premiers à subir cette situation sont les habitants. "On a pas de route, même ce qu’on va manger actuellement, tout est dévalué. Les prix sont élevés parce que les voitures ne rentrent pas et les voitures ne sortent pas. On est coincé quoi, on est comme sous embargo", explique un habitant à FRANCE 24.

Grâce à des groupes électrogènes, les habitants poussent le son des radios qui étaient interdites sous les islamistes, tout comme les cigarettes. La vie reprend au ralenti.

Reste qu’un climat de suspicion s’est installé, certains habitants ayant collaboré avec les islamistes à l’époque où ils tenaient la ville. L’équipe de FRANCE 24 a pu rencontrer l’un d’eux. Dénoncé anonymement, il a été arrêté quatre jours, puis relâché faute de preuve. Organisateur du Cconseil islamique de la ville, il a participé au passage des djihadistes vers le nord. Comme tout Doutenza était tombée sous contrôle des groupes armés, il dit ne pas avoir eu le choix. 

Tags: Mali,