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France-Allemagne : hommage aux anciens de Séville 82

Avant la rencontre amicale entre la France et l'Allemagne de ce mercredi, les joueurs de la demi-finale du Mondial-1982 entre les deux pays seront présentés au public. Trente ans après, ce match de légende est dans toutes les mémoires.

L’émotion risque d’être très forte avant la rencontre amicale entre la France et l’Allemagne, ce mercredi, au Stade de France. À cette occasion, la Fédération française a décidé d’inviter les anciens des deux pays qui ont participé à la mythique demi-finale disputée en 1982 à Séville lors de la Coupe du monde. Cette initiative est destinée à célébrer l’amitié franco-allemande mais, sur le terrain, les vieilles rancœurs seront encore fortes entre l’équipe de Michel Platini et celle d’Harald Schumacher.

L’attentat de Séville

Personne n’a effectivement oublié ce match au scénario dramatique. Alors que la France menait 3-1 en prolongation, elle a été rejointe 3-3 avant de s’incliner aux tirs au but (7 à 8). Trente et un an après, les spectateurs se souviennent surtout du choc terrible entre le défenseur français Patrick Battiston et le gardien allemand Harald Schumacher, qualifié de véritable "attentat". Immobilisé au sol, les dents et les vertèbres cassées, le joueur tricolore avait alors dû être évacué sur une civière.

"On était complètement traumatisé par le fait qu’il était dans cet état", se souvient Alain Giresse, interrogé par France Info. L’ancien milieu de terrain, qui sera présent pour l’hommage, frémit encore lorsqu’il se remémore la séance de tirs au but : "Le chemin parcouru pour aller jusqu’au point de but m’a semblé interminable face à Schumacher, son arrogance et son comportement très agressif ce jour-là. J’ai essayé de ne pas le regarder pour ne pas qu’il me trouble".

Schumacher, ennemi numéro 1

Le gardien allemand sera lui aussi au Stade de France. Même s’il a conscience d’être détesté depuis cette époque par les Français, il veut passer à autre chose. "Beaucoup de gens, notamment en France, me reprochent toujours ce qui s’est passé avec Battiston, mais n’oubliez pas que c’était il y a trente ans. N’oubliez pas non plus que je me suis expliqué auprès de Battiston", a-t-il affirmé sur RMC.

Le martyr du match, Battiston, a, quant à lui, décliné l’invitation. Même s’il garde en tête les images de son agression par le portier de la Mannschaft, il ne veut pas polémiquer sur le passé. "On m'a demandé de le rencontrer une semaine après, et puis voilà, terminé. Pour moi c'était fini, on passait à autre chose. On s'est croisé, il n'y a pas d'affinités particulières comme vous vous en doutez", a confié l’ancien international français à RTL.

Une nouvelle génération

Du côté de la nouvelle génération des Bleus, la cicatrice n’est plus aussi vive. La plupart des joueurs n’était même pas né en 1982, à l’exception de Michaël Landreau et Patrice Evra. À la veille du match, interrogé en conférence de presse, aucun joueur n’a réussi à citer Harald Schumacher.

"Il me semble qu’il y a un gros choc entre le gardien et Battiston", a ainsi simplement déclaré Bacary Sagna, en ajoutant : "C’est des images qui marquent mais j’ai vu des extraits du match, seulement des extraits".

Pour les hommes de Didier Deschamps, Séville 82 n’est finalement qu’un lointain souvenir. Le désir de revanche n’est plus d’actualité. "Je ne connais que le résultat, je n’étais pas né, je n’en sais pas plus", a ainsi répondu Romain Alessandrini, 23 ans, qui fait ses débuts dans l’équipe de France.