Parmi les cinq candidats à la reprise de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne se trouve un groupe égyptien qui s’est manifesté juste avant l'expiration du délai fixé par la justice, mardi. Son offre est jugée "sérieuse" par le gouvernement.
Coup de théâtre, mardi soir, juste avant l'heure limite de dépôt fixée à 18 heures. Un producteur d'énergie égyptien, Arabiyya Lel Istithmaraat, a déposé in extremis un dossier de reprise pour la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, en Seine-Maritime, auprès du tribunal de commerce de Rouen.
"C'est un plan de reprise complet de la raffinerie de Petit-Couronne", qui prévoit notamment "la reprise de la totalité du personnel", sauf une soixantaine de salariés qui veulent prendre leur retraite, a expliqué à l'AFP le consultant Michel Billard de la Motte, représentant du groupe égyptien en France.
Il prévoit également la création d'une société de droit français et d'un conseil d'administration avec des personnalités françaises, un financement des investissements en 2013-2014, ainsi qu'un plan de recrutement et de formation. L'offre concerne aussi une société implantée en région parisienne qui détient des participations dans des oléoducs et des dépôts pétroliers.
Selon le quotidien Le Monde daté du 6 février, Arabiyya lel Istithmaraat est un groupe important, coté à la Bourse du Caire, dont les responsables n'étudient le dossier que depuis quelques semaines. Pourtant, un porte-parole de la compagnie contacté au Caire a déclaré à Reuters ne pas avoir connaissance de cette initiative.
Soulagement des salariés
Dans la soirée, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a déclaré que cette offre, ainsi que celle d’un investisseur suisse - Terrae -, "paraissent sérieuses et financées" et que le gouvernement était prêt à engager le Fonds stratégique d'investissement (FSI) dans la reprise de Petroplus. Au total, cinq candidats se sont manifestés, dont le groupe NetOil, basé à Dubaï et contrôlé par l'homme d'affaires libano-américain Roger Tamraz, et le groupe libyen Murzuk, basé dans la ville du même nom, dans le sud de la Libye.
Un soulagement pour les salariés du site de Petit-Couronne, qui risquait une liquidation judiciaire si aucun repreneur ne se manifestait. Interrogé par Canal+, le porte-parole de l'intersyndicale, Yvon Scornet (CGT), s’est réjoui de l'annonce : "Hier on voulait nous mettre à mort, aujourd'hui nous sommes contents, on va pouvoir travailler sur des dossiers qui vont permettre une cession et de ne pas être ce domino qui va entraîner encore d'autres dominos derrière".
Le gouvernement français s'était engagé dans la journée à prendre "une participation minoritaire" dans le capital du site, à l'arrêt depuis janvier 2012 après le dépôt de bilan de son propriétaire Petroplus, si une offre "crédible" était retenue.
Le contenu des offres sera exposé aux 470 salariés mercredi lors d'un comité d'entreprise, à partir de 14h30, selon la CGT. L'administrateur judiciaire doit transmettre les offres au tribunal de commerce qui, le cas échéant, fixera une date d'audience dans les deux à trois semaines qui viennent, selon le syndicat. Dans le cas contraire, la raffinerie sera mise en cessation d¹activité à la date fixée préalablement par le tribunal, soit le 16 avril.
FRANCE 24 avec dépêches