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Mariage pour tous : la valse des petites phrases à l'Assemblée

Les députés français discutent depuis le 29 janvier le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels. Petites phrases assassines et passes d'armes se sont invitées dans le débat. Florilèges.

L’issue du débat est pourtant connue. La loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels sera adoptée. Cette perspective n’empêche pas pour autant les députés français de se livrer à une véritable guerre des mots. Entre lyrisme et mesquinerie, tous les coups semblent permis. Retour sur les meilleurs moments qui ont agité l’Hémicycle depuis une semaine.

"Triangle rose" et "triangle noir"

Le climat était électrique lundi 4 février. En utilisant les expressions "triangle rose" et "triangle noir", le député UMP Élie Aboud s'est attiré la colère de la garde des Sceaux. Christiane Taubira a regretté que des allusions aux symboles utilisés par le régime nazi entrent dans le débat. Le chef de file des députés UMP Christian Jacob, a, pour sa part, jugé l'intervention de la ministre "indigne", lui rappelant que c'était un député PS qui avait le premier évoqué la semaine dernière le "triangle rose".

"Français normaux"

Deux jours plus tôt, samedi à 2 heures du matin, un clash avait opposé le député UMP Alain Leboeuf qui avait fait référence aux "Français normaux", déclenchant un tollé à gauche, en particulier de la part du socialiste Bernard Roman qui lui a fait signe de se taire d'un geste jugé "inacceptable" par Christian Jacob.

Accrochage entre Alain Leboeuf (UMP) et Bernard Roman (PS) sur les "Français normaux"

Fou rire de Christiane Taubira

Les échanges, parfois violents, ont parfois connu des moments de grâce. La ministre, parfois jugée un peu sèche, a été prise d'un fou rire alors qu'elle répondait à la question d'un député UMP Philippe Gosselin qui venait d'employer l'expression "petits bouts".

Fou rire de Chritiane Taubira en assemblée

Rappels à l'ordre et tricheries

Dans le chaudron parlementaire, accusations de tricheries et rappels à l'ordre se sont multipliés. Dans la nuit de dimanche à lundi, le président du groupe UMP, Chistian Jacob, a rappelé ses confrères au règlement pour que cesse la "triche". L'élu de Seine-et-Marne a accusé les députés de la majorité socialiste de se servir de plusieurs boîtiers au cours des votes. Une remarque qui n'est pas passée inaperçue car le président de l'Assemblée, Claude Bartolone, n'a pas manqué de rappeler aux députés "de n'appuyer que sur le bouton de son boîtier."

Le député Christian Jacob rappelle la règle du vote en assemblée


"Vous auriez pu me traiter de pédé"

Vendredi 1er février, tard le soir, le ton est sérieusement monté entre le député écologiste Sergio Coronado et Christian Jacob. Le premier a reproché au second de l'avoir taxé d'"hystérique" et lui a lancé : "vous auriez pu être plus franc et me traiter de pédé".

Sergio Coronado, député EELV, revient sur le terme "hystérie"

Le député UMP Hervé Mariton a aussitôt joué la carte de l'apaisement, se défendant de toute tentation de "personnalisation du débat" et récusant toute "injure" envers le député écologiste.

Le retour des pains au chocolat

Après une nuit blanche passée à l'Assemblée nationale, Christian Jacob a pris la parole au petit matin pour annoncer l'arrivée... des pains au chocolat ! Le clin d'œil au tollé que la viennoiserie avait valu à Jean-François Copé, n'a pas manqué de susciter l'hilarité de l'ensemble des députés éprouvés.

Christian Jacob annonce l'arrivée des pains au chocolat

En son temps déjà, le Pacs avait cristallisé les passions dans l'hémicycle. En 1998, les députés s'empoignaient autour du pacte civil de solidarité.  L'opposition brandissait des arguments similaires à ceux d'aujourd'hui : la défense des valeurs de la famille et la stabilité de l'enfant.