Fragilisé par l'inculpation de son secrétaire pour violation de la loi sur le financement politique, Ichiro Ozawa, chef de file de l'opposition japonaise, pourrait annoncer son départ à la tête du Parti démocrate du Japon (PDJ).
AFP - Le chef de l'opposition au Japon, Ichiro Ozawa, devait annoncer mardi sa décision sur son éventuelle démission, après l'inculpation de son secrétaire pour violation de la loi sur le financement politique.
Le parquet de Tokyo a ordonné mardi le maintien en détention et l'inculpation de Takanori Okubo, interpellé le 3 mars dans le cadre d'une enquête sur un financement occulte du Parti Démocrate du Japon (PDJ) par le groupe de BTP Nishimatsu Construction, ont rapporté les médias.
M. Ozawa, 66 ans, qui dirige le PDJ, devait donner en fin de journée une conférence de presse pour annoncer sa décision sur son avenir.
Mais le fait que le parquet ait pour l'instant inculpé son secrétaire de simple violation de la loi et non pas de corruption laisse penser que le président du PDJ restera à son poste, comme le lui ont demandé les responsables du parti, estiment les observateurs.
La justice soupçonne le comité de soutien de M. Ozawa d'avoir encaissé entre 2003 et 2006 des dons de 21 millions de yens (170.000 euros) provenant de deux organisations de lobbying, qui faisaient en fait transiter de l'argent du groupe de BTP Nishimatsu Construction.
Selon la loi, les entreprises peuvent donner de l'argent à des partis politiques, mais pas à des hommes politiques ou à leur comité de soutien.
Le secrétaire de M. Ozawa a affirmé qu'il n'avait aucun moyen de soupçonner les deux groupes de lobbying d'être financés par Nishimatsu.
Ce scandale politico-financier a porté un coup à l'image de M. Ozawa, qui était il y a encore un mois donné favori pour devenir le prochain Premier ministre après les élections législatives de septembre.
M. Ozawa a jusqu'ici clamé son innocence, mais il a également affirmé qu'il démissionnerait si ce scandale risquait de ruiner les chances électorales de son parti.
Le Parti Libéral Démocrate (PLD), au pouvoir depuis plus d'un demi-siècle quasiment sans interruption, n'a pas été épargné par l'affaire Nishimatsu. Le ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, Toshihiro Nikai, et un ancien Premier ministre ont reconnu avoir eux aussi reçu des fonds du groupe de BTP.