
Des jeunes ont réussi à immobiliser un TGV sur les voies samedi à Marseille, à l’aide de torches d’alerte de la SNCF, sans parvenir à monter à bord. Dix d’entre eux ont été interpellés.
Plusieurs dizaines de jeunes sont parvenus à stopper un TGV sur les voies, samedi 2 février, à Marseille, à hauteur de la cité Air Bel dans le 11e arrondissement (est), classée en Zone de sécurité prioritaire. Les assaillants ont utilisé des torches d'alerte de la SNCF, ordinairement employées pour signaler un gros problème, forçant ainsi le conducteur à arrêter le train qui se dirigeait vers Hyères (Var) et Nice, avec environ 150 personnes à bord.
"Ils ont commencé à taper sur le train pour s'amuser, ils voulaient voir s'ils étaient capables d'arrêter un train, ils rigolaient et se prenaient en photo", a raconté, à l'arrivée du TGV à Nice, Saaida, une étudiante de 19 ans qui voyageait avec sa mère. "Ensuite, ils ont essayé de monter dans le train, les gens commençaient à paniquer et puis la police est arrivée", a-t-elle ajouté.
Dix interpellations
Aucun des jeunes n'est entré dans une voiture de passagers, dont les portes étaient verrouillées. Certains ont cependant réussi à pénétrer dans un local technique du train pour y prendre des fumigènes, dont l'un a légèrement brûlé une vitre du TGV, seule dégradation notable. Alertée immédiatement, la police est intervenue sur les lieux et a essuyé des jets de pierre, avant que les assaillants ne s'enfuient dans la cité.
Grâce à des témoignages de passagers, les forces de l’ordre ont rapidement pu repérer des individus et les interpeller. Dix suspects, âgés de 15 à 20 ans pour la plupart, ont ainsi été placés en garde à vue dans les locaux de la Sûreté pour entrave à la circulation des trains, dégradations volontaires et vol. Ils devraient être présentés au parquet lundi, selon une source proche de l'enquête.
Faire le buzz
"On est revenu à l'époque de l'attaque des diligences, on est en plein Far West... Nous avons déjà eu à Marseille des attaques de trains de marchandises dans les quartiers Nord, et des agressions régulières sur les contrôleurs, maintenant on a franchi un cran supplémentaire dans le sud de la ville avec cette attaque hors normes", a estimé David-Olivier Reverdy, du syndicat de policiers Alliance.
En juillet 2011, une vingtaine de jeunes avaient contraint à l'arrêt un TER dans le nord de Marseille en plaçant chariots, poutres et parpaings sur la voie, afin d'immobiliser un train de fret. Plusieurs wagons avaient été ouverts et des cartons de produits de grande consommation avaient été volés. En 2008, du matériel informatique avait été dérobé lors d'attaques de trains de marchandises dans le même secteur.
Cette fois-ci, cependant, il ressort que l’objectif des assaillants était de "faire du buzz sur Internet, pas de voler le train", a-t-on appris auprès de la même source, suite à des confrontations et des auditions de suspects.
La scène a en effet été filmée par un assaillant, ainsi que par des passagers, et aucune arme à feu n'a été signalée par les témoins ou la police.
FRANCE 24 avec dépêches