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Israël garde le silence sur les accusations de bombardement en Syrie

Après les accusations de l'armée syrienne qui pointe du doigt la responsabilité de l'aviation israélienne dans le bombardement d'un centre de recherché militaire, Israël a décidé de ne faire aucun commentaire.

Les autorités israéliennes gardaient le silence le plus complet, jeudi, au lendemain de l'annonce par l'armée syrienne du bombardement d'un centre de recherche militaire, situé entre Damas et la frontière libanaise, par l'aviation israélienne.

L'armée syrienne fait état de deux employés tués et de cinq blessés dans ce centre, qui a subi "d'importants dégâts" et dont le "bâtiment a été partiellement détruit".

Interrogé par la radio publique, le ministre israélien des Finances Youval Steinitz, membre du cabinet de sécurité, s'est borné à affirmer qu'il se tenait au courant "par les médias". "Autrement dit : pas de commentaire", a-t-il ajouté.

"D'une manière générale, Israël ni dément ni ne confirme ce genre d'activités militaires pour des raison de sécurité", a souligné à la radio militaire Tzahi Hanegbi, un député du Likoud (droite), proche du Premier ministre Benjamin et ancien président de la commission de la Défense et des Affaires étrangères.

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L'état hébreu aurait lancé deux frappes sur le sol syrien, selon des sources occidentales
Israël garde le silence sur les accusations de bombardement en Syrie

D’après le New York Times, des officiels américains ont déclaré, en gardant l’anonymat, qu’Israël avait informé les États-Unis de son intention d’attaquer cette cible militaire syrienne.

"Israël a toujours dit que si des armes sophistiquées en provenance d'Iran, de Corée du Nord et de Russie tombaient dans les mains du Hezbollah, une ligne rouge serait franchie", a ajouté M. Hanegbi, en référence au mouvement chiite libanais qu'une guerre a opposé à Israël en 2006.

Selon lui, "Israël ne peut accepter que des armes sophistiquées tombent dans les mains d'organisations terroristes". Il a également rappelé qu'Israël avait déployé ces derniers jours deux batteries antimissiles Iron Dome près de la frontière libanaise.

La Russie "très préoccupée"

La Russie s'est déclarée jeudi "très préoccupée" par cette information et a indiqué qu'elle condamnerait cette attaque si elle s'avérait exacte.

"La Russie est très préoccupée par les informations concernant des frappes de l'armée de l'air israélienne sur des sites en Syrie, près de Damas", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Si cette information est confirmée, cela signifie que nous avons à faire à des frappes sans aucun prétexte sur le territoire d'un État souverain, ce qui viole grossièrement la charte de l'ONU et est inacceptable, quel qu'en soit le motif".

"Nous prenons des mesures d'urgence pour éclaircir cette situation dans les moindres détails", a-t-il souligné. "Nous appelons une nouvelle fois à la fin des violences en Syrie, sans intervention extérieure - ce qui serait inadmissible - et au début d'un dialogue intersyrien basé sur les accords de Genève du 30 juin 202".

La Russie, un des derniers soutiens du régime syrien auquel elle livre des armes, s'oppose à toute ingérence dans le conflit qui a fait selon l'ONU plus de 60 000 morts depuis le début de la révolution il y a près de deux ans.

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Le hezbollah libanais a qualifié les frappes de "barbares"
Israël garde le silence sur les accusations de bombardement en Syrie

Le Hezbollah libanais "condamne une nouvelle agression sioniste"

Autre réaction, celle du Hezbollah libanais, allié du régime de Damas, qui a estimé jeudi qu'en bombardant un centre militaire en Syrie, Israël avait montré au grand jour "les origines" du conflit syrien qui dure depuis près de deux ans.

Dans un communiqué, le mouvement chiite armé "constate que cette attaque a dévoilé au grand jour les origines de ce qui se passe en Syrie depuis deux ans et les objectifs criminels visant à détruire ce pays et son armée pour affaiblir son rôle central dans la résistance (contre l'Etat hébreu) et parachever le grand complot contre nos peuples arabes et musulmans".

Le Hezbollah "condamne avec force cette nouvelle agression sioniste contre la Syrie".

Cette "agression sauvage appelle une large et vigoureuse campagne de dénonciation et de condamnation de la part de la communauté internationale, des pays arabes et musulmans", dénonçant le silence international "chaque fois qu'Israël est l'agresseur".

Le Hezbollah exprime son "entière solidarité avec la Syrie, sa direction, son armée et son peuple". Pour lui cette attaque, démontre la volonté d'Israël d'empêcher "les forces arabes et musulmanes de renforcer leurs capacités militaires et technologiques".

Ban Ki-moon inquiet

Ce raid, dénoncé par le gouvernement syrien, soulève de "sérieuses inquiétudes", a estimé Ban Ki-moon, selon le porte-parole adjoint de l'ONU, Eduardo del Buey. "Le secrétaire général appelle toutes les parties concernées à empêcher les tensions ou leur escalade dans la région", a-t-il ajouté.
 

FRANCE 24 avec dépêches