Si le Hamas se réjouit de la déconvenue électorale du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, l'ensemble des responsables palestiniens affichent leur scepticisme quant à l'avenir du processus de paix.
Au lendemain des législatives israéliennes, qui ont vu à la fois l’affaiblissement et la reconduction quasi-certaine au pouvoir du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, les Palestiniens ont affiché leur scepticisme.
"La Palestine est prête à travailler avec tout gouvernement israélien qui sera formé à condition qu'il respecte les résolutions de l'Assemblée générale (de l'ONU) qui a donné une réalité à l'Etat de Palestine, ainsi que les frontières d'avant 1967", a déclaré mercredi le ministre palestinien des affaires étrangères Ryiad Al-Malki, en réaction aux élections israéliennes, devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
(AFP)
La présidence de l’Autorité palestinienne a ainsi annoncé, mercredi, qu'elle ne coopérera qu’avec un gouvernement qui s'engage à faciliter la création d’un État palestinien sur la base des lignes d'armistice de 1967, avec Jérusalem comme capitale. Soit, autant de conditions totalement exclues par Benjamin Netanyahou. "C'est la marche à suivre pour coopérer avec tout futur gouvernement israélien, à qui il revient de choisir entre la paix ou l’impasse qui aura des répercussions sur tout le monde", a même précisé Nabil Abou Roudeina, porte-parole de l’Autorité palestinienne, mercredi.
Saëb Erakat, le négociateur proche du président palestinien Mahmoud Abbas, a indiqué que "quelle que soit la nature de la coalition gouvernementale qui sera formée, elle doit vouloir la paix et suivre la voie d'une solution à deux Etats pour restaurer la crédibilité du processus de paix".
Le Hamas pavoise, l’OLP sans illusions
De son côté, le Hamas s'attribue en partie le "revers" électoral de la droite israélienne . "Les résultats des élections traduisent la victoire de la résistance palestinienne, comme le montre le revers de Netanyahou après son échec face à la résistance à Gaza", souligne,
en référence à l'opération israélienne dans la bande de Gaza en novembre dernier, le mouvement islamiste au pouvoir dans l'enclave palestinienne.
"Malgré les grands changements sur la carte politique israélienne, ces partis [l'ensemble de la classe politique israélienne, NDLR] s'accordent dans leurs programmes sur la poursuite de l'agression et de la négation de nos droits nationaux et le Hamas y fera face en augmentant l'unité nationale et en activant l'option de la résistance", poursuit le communiqué.
La veille, anticipant une victoire éclatante de la droite et de l’extrême droite israéliennes, le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, avait appelé à "une stratégie unifiée" arabo-musulmane pour faire face au "changement d'un gouvernement extrémiste vers un autre qui le sera encore plus".
Par ailleurs, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) ne se fait guère d’illusions quant à l’avenir du processus de paix, au point mort ces dernières années. "Nous ne pensons pas que, soudain, la paix est à l'horizon. Ce sera très difficile, d'autant plus que si Netanyahou s'allie aux soi-disants partis modérés, cela le rendra plus acceptable au reste du monde et améliorera son image en Occident", a déclaré mercredi Hanane Achraoui, membre du Comité exécutif de l'OLP.
(Avec dépêches)