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Le navigateur français Alain Delord sauvé des eaux au large de la Tasmanie

Après avoir passé trois jours sur un radeau de survie dérivant au large de la Tasmanie sur une mer agitée, le navigateur Alain Delord a été secouru sain et sauf par une équipe de l'Autorité australienne de sécurité maritime.

Un navigateur solitaire français, le Morbihanais Alain Delord, réfugié depuis trois jours sur un radeau de survie à des centaines de kilomètres au large de la Tasmanie après des avaries subies par son voilier dans une mer démontée, a été secouru dimanche soir, ont annoncé les autorités australiennes.

"Je suis très heureuse de confirmer que le navigateur solitaire qui se trouvait depuis trois jours dans un radeau de survie dans l'océan Austral a été secouru par le navire de croisière Orion", a annoncé une porte-parole de l'Autorité australienne de sécurité maritime (AMSA).

Alain Delord, 64 ans, devait être emmené à Hobart, en Tasmanie. Selon l'AMSA, le marin aguerri est examiné par un médecin mais il n'est "pas blessé". "Les premières indications sont qu'il est en bonne santé".

La porte-parole de l'AMSA a cependant reconnu ne posséder dans l'immédiat que de "maigres" éléments sur les circonstances du sauvetage. "Les conditions météo étaient meilleures que prévu et la zone était très lumineuse", a-t-elle simplement ajouté.

Selon un journaliste du groupe Fairfax, Alain Delord a été récupéré dans un Zodiac et conduit à bord de l'Orion. Il semblait "alerte et relativement bien" au moment de son arrivée à bord saluée à grand bruit par les passagers.

Alain Delord avait dû se résoudre vendredi à quitter "Tchouk Tchouk Nougât", un voilier de 10,5 mètres taillé pour la navigation en solitaire, après la perte de son mât et d'importants dommages sur la coque à environ 500 milles nautiques (900 kilomètres) au sud-sud-ouest de la Tasmanie.

Selon le site Voilesetvoiliers.com, le bateau a coulé dans des eaux agitées entre océan Indien et océan Austral, avec des vents de 30 à 40 noeuds (55-75 km/h) et des creux de sept mètres, au terme de plus de 80 jours de mer.

De retour d'une croisière dans l'Antarctique au large de l'île Macquarie (sud de la Nouvelle-Zélande), l'Orion a été le seul navire dans une zone de 100 milles autour du naufragé à répondre à l'appel de l'AMSA.

Dimanche, le capitaine de l'Orion, Mike Taylor, avait fait part de ses inquiétudes de ne pas arriver sur zone à temps pour éviter à Alain Delord une troisième nuit sur son radeau.

"Nous progressions à bonne vitesse jusqu'à hier soir, à 13,5 noeuds, environ, ce qui est la vitesse maximale du bateau", avait confié Mike Taylor au groupe de média Fairfax.

"Mais depuis, la houle s'est renforcée (avec des creux) de trois mètres à désormais quatre mètres, et elle a changé de direction. Les vagues qui nous venaient dans le dos viennent maintenant de face", a-t-il ajouté.

C'est un collègue du naufragé qui a prévenu les secours australiens, lesquels ont ensuite pu entrer en contact avec Alain Delord, notamment grâce au concours d'interprètes francophones embarqués dans des avions qui ont survolé le zone de l'accident.

Le sexagénaire avait pu récupérer des vivres larguées samedi: eau potable, nourriture, équipement de communication et combinaison de survie.

Alain Delord doit être très affaibli après trois jours et deux nuits d'angoisse dans l'immensité océanique, mais le marin a un moral d'acier et le fait qu'il ait pu s'emparer du matériel qui lui a été lancé démontre qu'ils reste "assez agile et fort", déclarait Mike Taylor avant son sauvetage.

"C'est un navigateur très expérimenté", avait déclaré samedi une porte-parole des secours maritimes australiens.

Selon sa page Facebook, Alain Delord est parti du port du Crouesty (ouest de la France) le 27 octobre, quinze jours avant le départ du Vendée Globe, course au tour du monde en solitaire et sans escale.

Il vit à Arzon, près de Vannes dont il est originaire, dans le Morbihan (ouest).

Après avoir créé sa propre entreprise de location de voiliers au Crouesty dans les années 1970, il était devenu en 1989 skipper professionnel sur des "Swan", des voiliers de prestiges. Il a 12 transats au compteur, dont trois éditions de la Solitaire du Figaro.MALI

AFP
 

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