Une semaine après la manifestation des opposants au "mariage pour tous", les partisans du projet de loi sur le mariage des couples de même sexe défileront les deux prochains week-ends dans les grandes villes, à l'appel du collectif de l'Inter-LGBT.
Après la démonstration des anti, les partisans du projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels manifesteront lors des deux prochains week-end pour "ne pas laisser la rue à l'opposition" et montrer que les Français "dans leur diversité" soutiennent la réforme.
"Nous prouverons de nouveau avec cette manifestation que cette question est soutenue par beaucoup de gens, bien au-delà des personnes homosexuelles. En effet, en permettant l'égalité des droits, c'est toute la société qui progresse", estime Nicolas Gougain, porte-parole de l'Inter-LGBT, à l'origine de la manifestation.
Cette nouvelle montée au front des partisans du projet se fera en deux temps: dans la plupart des grandes villes le samedi 19 (Marseille, Lille, Rennes, Strasbourg, Bordeaux, Toulouse...) puis avec une manifestation nationale, la première, le dimanche 27, soit deux jours avant le début des débats au Parlement.
Comme en décembre, l'appel a été relayé par les syndicats (CFDT, UNSA, CGT, FSU, Solidaires...), par les associations de défense des droits de l'Homme (Ligue des droits de l'Homme, SOS Racisme...) et aussi par les partis politiques (Parti socialiste, EELV, Front de Gauche...).
Même s'ils affirment ne pas vouloir entrer dans une guerre des chiffres avec les anti, qui ont réuni 340.000 personnes le 13 janvier d'après la police, 800.000 à un million selon les organisateurs, les partisans du projet battent le rappel pour faire masse: tracts, relais sur les réseaux sociaux et aussi organisation des déplacements (TGV, bus affrétés, covoiturage...).
Les partis ont notamment mis les bouchées doubles. Dans les départements, il y a "beaucoup plus d'initiatives que pour la précédente manifestation, c'est très net. Il y a une forme de fierté à se mobiliser et à ne pas laisser uniquement les anti s'exprimer", explique Marc Coatanea, secrétaire national du PS chargé des questions de société.
"Ras-le-bol"
L'objectif affiché par les organisateurs pour la manifestation à Paris, prévue entre Denfert-Rochereau à Bastille, est d'être plus nombreux qu'en décembre. Deux semaines avant Noël, les pro mariage avaient réuni le dimanche à Paris 60.000 manifestants d'après la police, 150.000 d'après les organisateurs après plusieurs milliers en province le samedi.
"Nos proches, nos familles affichent eux aussi leur ras-le-bol et veulent se mobiliser cette fois-ci pour montrer que la France n'est pas uniquement celle que l'on a vu défiler le 13", confirme Nathalie Mestre de l'association Arc-en-ciel.
"Nous recevons de nombreux mails et appels notamment de personnes hétéros qui se disent choquées et veulent dénoncer l'homophobie ambiante", renchérit Elisabeth Ronzier de SOS Homophobie.
"Mais nous n'avons pas les moyens financiers du camp d'en face", juge Nicolas Gougain, et "il est toujours plus facile de rassembler contre que pour".
Pourtant, cette mobilisation est essentielle pour les associations qui veulent rappeler que l'égalité ne sera complète que lorsque la procréation médicalement assistée (PMA) sera ouverte aux couples de femmes mais aussi pour "soutenir les députés qui sont aussi très attaqués".
Si la commission des lois a adopté dans la nuit du mercredi 16 au jeudi 17 janvier le projet de loi gouvernemental, l'opposition de droite continue en effet à réclamer la tenue d'un référendum, une hypothèse exclue par François Hollande.
D'après un sondage publié vendredi, les Français sont divisés: 45% d'entre eux souhaitent un référendum sur le sujet tandis que la moitié estime que la concertation a été suffisante.
AFP