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Au cœur d'une polémique depuis qu'il a été décoré, le tennisman français Jo-Wilfried Tsonga, installé en Suisse depuis 2008, affirme avoir versé 230 000 euros d'impôts au fisc français l'an dernier.

Jo-Wilfried Tsonga, numéro un du tennis français mais résident suisse depuis 2008, a répliqué vendredi aux critiques sur son "exil fiscal", révélant avoir acquitté 230.000 euros d'impôts en France en 2012.

La question du statut fiscal des joueurs de tennis français a donné lieu à une polémique depuis que Jo-Wilfried Tsonga, Michaël Llodra, Julien Benneteau et Richard Gasquet, médaillés aux Jeux olympiques de Londres, ont été élevés fin décembre au rang de chevalier de l'Ordre national du mérite.

Du quatuor concerné, seul Llodra réside en France.
A Melbourne, où il prépare l'Open d'Australie, Jo-Wilfried Tsonga a revendiqué un statut d'ambassadeur et a révélé qu'il avait versé 230.000 euros l'an dernier au fisc français sur la foi de sa déclaration de revenus 2011.
"Je me suis acquitté de 230.000 euros pour quarante-sept jours de présence sur le territoire français. Un calcul effectué à partir de mes seuls revenus provenant de Roland-Garros, Bercy, Marseille, Metz et de la Coupe Davis", a-t-il dit, ajoutant qu'un prélèvement à la source était à l'oeuvre sur les tournois disputés à l'étranger.
Le 8e joueur mondial s'est montré agacé par les critiques. "On dit qu'on est exilé fiscal mais j'ai le droit d'habiter où je veux", a-t-il lâché. "Je crois que les gens n'ont pas tous les éléments pour juger. Je voyage beaucoup à travers le monde et j'ai l'impression de donner une image positive de mon pays, de faire mon devoir."
"Dernièrement, j'ai été listé pour recevoir la Légion d'honneur et beaucoup de gens ont trouvé cela scandaleux. Moi, quand je me regarde dans la glace, je n'ai pas forcément besoin d'une médaille pour savoir si ce que je fais est bien ou pas. On me la décerne pour avoir remporté une médaille olympique. Mon oeuvre, ce n'est pas forcément cette médaille olympique. Mon mérite, c'est aussi de bien représenter mon pays ou de sauver des enfants via mon association", a-t-il plaidé.
 
"Si demain je me blesse, je n’ai plus rien"
Depuis le début de sa carrière, Jo-Wilfried Tsonga, 27 ans, a amassé 10.676.927 dollars de gains (environ 8 millions d'euros), dont 2.376.640 (1,8 million d'euros) en 2012. Des sommes confortables auxquelles il faut ajouter les garanties et les contrats avec les différents sponsors.
"Je ne veux pas dire combien il m'en reste une fois tous les impôts ponctionnés, a-t-il dit. Je n'ai pas à me plaindre mais je l'ai gagné à la sueur de mon front. Je ne vais pas refuser ce qu'on me donne."
"Je ne viens pas d'un milieu très riche. Mes parents étaient professeurs. Il y a la peur du manque."
Tsonga se définit comme étant son propre chef d'entreprise. "Si demain je me blesse, je n'ai plus rien. Je ne suis pas salarié d'un club, comme un footballeur ou un basketteur. Je cotise pour la Sécurité sociale et la retraite, pour lesquelles je n'aurai pas droit. Quand je vais chez le dentiste pour une carie, je paie 500 euros."
Tête de série numéro sept de l'Open d'Australie, Jo-Wilfried Tsonga débutera son tournoi mardi face à Michaël Llodra, paradoxalement l'un des rares joueurs tricolores à être domicilié en France.

REUTERS