Le Hamas et le Fatah ont entamé mercredi des discussions en vue d'une réconciliation. Depuis l'offensive israélienne à Gaza en novembre, les rapports entre les deux mouvements politiques semblent moins tendus.
Bientôt une réconciliation entre les "frères ennemis" ? Le président palestinien Mahmoud Abbas et le chef en exil du mouvement islamiste Hamas Khaled Mechaal se sont rencontrés mercredi 9 janvier au soir au Caire afin de relancer le processus de réconciliation sous l’égide de l’Égypte. Il s'agit de la première rencontre depuis février 2012 entre les chefs des deux mouvements rivaux Fatah et Hamas.
Auparavant, le président égyptien Mohamed Morsi a eu des entretiens séparés avec chacun des deux leaders politique pour tenter de relancer le dialogue entre les "frères ennemis" palestiniens. Aucun signe de progrès n'a été enregistré à l'issue de ces rencontres, a-t-on indiqué de sources palestinienne et égyptienne.
Un accord signé entre les deux mouvements le 27 avril 2011 est resté lettre morte en raison des divergences sur son application.
Le Hamas et le Fatah, qui gouvernent respectivement la bande de Gaza et les zones autonomes de Cisjordanie occupée, entretiennent des rapports tendus depuis la prise de contrôle en juin 2007 de Gaza par le mouvement islamiste, vainqueur en 2006 des élections législatives.
Un climat favorable
Mais un climat favorable à la réconciliation s'est créé après l'offensive militaire israélienne à Gaza (14-21 novembre 2012) et le vote à l'ONU sur l'État de Palestine, une initiative de Mahmoud Abbas à laquelle Khaled Mechaal a apporté son soutien.
A Gaza, Youssef Rizq, un responsable du Hamas a souhaité "le succès" à Mechaal et Abbas. Mais il a averti que "l'invitation de l'Egypte ne signifie pas nécessairement que cette rencontre conduira à un début sérieux des mesures d'application" de l'accord de 2011. "L'insistance de M. Abbas sur l'organisation d'élections en premier lieu affecte" la réconciliation, a-t-il estimé, affirmant que les clauses de l'accord "devaient être appliquées simultanément".
Mohamed Morsi a, devant Mahmoud Abbas, promis notamment "d'œuver pour la levée du blocus de Gaza et pour aider les Palestiniens à sortir de leur crise financière, en agissant auprès des donateurs et des frères arabes", selon un responsable du Fatah, Azzam al-Ahmad.
La Ligue arabe a promis en décembre aux Palestiniens un "filet de sécurité" de 100 millions de dollars mensuels, pour faire face aux sanctions israéliennes imposées en représailles à l'accession de la Palestine au statut d'État observateur à l'ONU le 29 novembre.
L'Autorité palestinienne, enlisée depuis des mois dans une crise financière, a depuis appelé les pays arabes à honorer leur engagement. Une réunion ministérielle arabe est prévue le 13 janvier au Caire sur cette question.
FRANCE 24 avec dépêches