Incapable de régler ses dettes, le distributeur de produits culturels Virgin Megastore a déposé le bilan ce mercredi. L'enseigne est notamment victime de la concurrence des grands acteurs du Web, comme Amazon ou Apple.
Le distributeur de biens culturels Virgin Megastore a officiellement déposé le bilan mercredi auprès du tribunal de commerce de Paris, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.
L'enseigne au logo rouge, incapable de régler ses dettes, avait annoncé la veille qu'elle déposerait ce mercredi son dossier de dépôt de bilan, après deux jours de réunion du comité d'entreprise lundi et mardi à Paris.
Le tribunal de commerce de Paris doit désormais décider si la cessation de paiement (ou dépôt de bilan) peut déboucher sur une procédure de redressement ou sur une liquidation judiciaire.
Virgin Megastore, qui emploie quelque 1.000 salariés, table sur l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire, relevant que cela permettrait à la direction "de rechercher différentes solutions".
Plusieurs centaines de salariés de Virgin Megastore se sont rassemblés mercredi devant le magasin des Champs-Elysées, à Paris, pour défendre leurs emplois.
Les syndicats réclament que l'actionnaire principal Butler Capital Partners, qui détient 74% du capital de l'entreprise, mette la main à la poche pour financer le volet social de la situation.
Dans l'entourage de ce fonds d'investissement, on a souligné que la question du traitement social "est prématurée" en attendant notamment de voir s'il y a des offres de reprise partielle ou totale.
Un proche de Butler a en outre indiqué à l'AFP que "la société a de la trésorerie et des actifs", dont le bail des Champs-Elysées qui vaudrait 15 à 20 millions d'euros, ce qui permettrait de financer un éventuel plan social.
De même source, on a relevé que Virgin était déjà déficitaire lorsque Butler est arrivé en 2008 et que le fonds a investi 15 millions d'euros depuis cette date. Virgin disposerait en tout de quelque 35 millions d'euros de trésorerie.
Comme d'autres distributeurs spécialisés, dont la Fnac, Virgin est victime de l'effondrement des marchés "physiques" du disque et du DVD, ainsi que de la concurrence des grands acteurs du web, comme Amazon ou Apple.
La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a d'ailleurs dénoncé "la concurrence déloyale" d'entreprises comme le distributeur en ligne Amazon, à laquelle s'est heurté Virgin Megastore, ces entreprises n'étant pas imposées comme celles qui sont localisées en France.
AFP